Les éléphants de Thula Thula, en Afrique du Sud: une solidarité permanente.

Pourquoi une alchimie de sentiments se crée entre humains et éléphants

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Cofondatrice d’une réserve d’animaux en Afrique du Sud, Françoise Malby-Anthony raconte comment veiller sur les pachydermes est devenu l’œuvre de sa vie.

Cofondatrice il y a 30 ans d’un parc animalier, Thula Thula, dans le KwaZulu-Natal, au nord-est de l’Afrique du Sud, Françoise Malby-Anthony raconte tout son amour des éléphants et les bienfaits qu’elle en retire dans La Sagesse des éléphants (1), un prolongement de son premier récit intitulé Un éléphant dans ma cuisine (Trédaniel, 2019).

En toile de fond de cette ode à la cohabitation harmonieuse entre humains et animaux, figurent ici le combat contre le braconnage, la perte de revenus causée par le confinement à la suite de l’épidémie de Covid, les troubles provoqués par la condamnation de l’ancien président Jacob Zuma, natif du KwaZulu-Natal, et la bataille avec l’administration sud-africaine pour pouvoir conserver tous les éléphants de la réserve. L’issue à ce dernier défi consistait soit à se séparer de quelques-uns d’entre eux, soit à trouver de nouvelles terres pour étendre la superficie du site. Grâce à l’apport de mécènes et aux bonnes relations entretenues avec des chefs coutumiers de la région, c’est la seconde option qui a été développée, au grand bonheur des employés locaux du parc et des communautés avoisinantes.

«Les éléphants ressentent nombre de nos émotions, et c’est un peu comme si cela nous reliait les uns les autres.»

Le cœur du propos de François Malby-Anthony est toutefois cette recherche de l’alchimie qui fera qu’êtres humains et animaux vivront en harmonie. Elle passe par l’attention permanente portée notamment au bien-être des rhinocéros et éléphants de la grande famille. Mais elle se heurte à des questionnements et des dilemmes: comment justifier une prise de décision «à la place des animaux» même si elle est motivée par leur protection, comment éviter de trop s’attacher à eux, condition pour permettre leur retour apaisé dans leur milieu naturel?

«Les éléphants ressentent nombre de nos émotions, et c’est un peu comme si cela nous reliait les uns les autres, comme si nous reconnaissions qu’un lien profond existe entre nos deux espèces, humaine et animale», analyse l’autrice. En retour, elle est persuadée que «les éléphants ont une profonde intuition, une conscience presque spirituelle, et qu’ils sont très attachés aux êtres humains qui font partie de leurs vies».

(1) La Sagesse des éléphants, par Françoise Malby-Anthony, Albin Michel, 336 p.
© DR

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire