Voici les prénoms les plus donnés aux nouveau-nés dans les communes bruxelloises (cartes interactives)
L’an dernier, Olivia et Noah étaient à nouveau les prénoms les plus populaires en Belgique chez les nouveau-nés. La donne est différente à l’échelle des communes, notamment à Bruxelles.
Olivia est en 2023, pour la cinquième année consécutive, le prénom de fille le plus donné aux nouveau-nés en Belgique. Avec 587 occurrences, elle garde la préférence sur Emma (429) qui, après 16 ans de règne, s’était effacée en 2019. Les Louise complètent le podium féminin (365).
Côté garçon, Noah est à nouveau le prénom le plus populaire (589 nouveau-nés), devant Arthur (577) et Liam (498), selon les dernières données de Statbel, l’office belge de statistique, sur les prénoms.
Ces prénoms en tête du classement global en Belgique ne le sont pas forcément en prenant de plus petits morceaux du territoire, à l’échelle des communes par exemple. Un phénomène visible en Wallonie, mais encore plus marqué dans la capitale, où seule Olivia parvient à atteindre la première place dans une des 19 communes bruxelloises.
Les prénoms de l’immigration
Ces différences marquent des choix sociologiques, loin d’être anodins. Ils racontent une partie du vécu, de la culture, de l’environnement dans lequel les personnes qui deviennent parents évoluent. Les prénoms parlent des personnes et de l’époque, comme l’analysait pour Le Vif Baptiste Coulmont, professeur à l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay et auteur du livre Sociologie des prénoms (La Découverte, 2011).
La sociologue s’est notamment attardé sur l’aspect migratoire très visible sur la carte bruxelloise des prénoms masculins. «Des parents immigrés ont tendance à donner certains prénoms à leurs enfants: Mohamed notamment, mais aussi Lina, Nour, Aya, Adam, Rayan». Dans de nombreuses communes où le prénom Mohamed est le plus donné ces dix dernières années, on retrouve Lina, Sofia ou Nour du côté féminin. «Les mêmes parents peuvent donner le prénom Mohamed si leur enfant est un garçon et Lina si c’est une fille. Si Mohamed est un prénom classique, ce n’est pas du tout le cas de Lina ni de Sofia. L’explication de leur choix par le maintien de l’identité ne fonctionne donc pas entièrement, ou elle ne fonctionne que dans le cas où l’enfant est un garçon.»
Le choix du prénom Mohamed est sonc encore particulièrement présent. A Bruxelles-Ville, par exemple, où 262 Mohamed sont nés entre 2014 et 2023, seules 151 filles ont été prénommées Lina. « Les prénoms féminins choisis par les parents immigrés sont beaucoup plus variés que les prénoms masculins où Mohamed couvre une partie plus grande des naissances.»
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