Marine, Yannick, Stéphanie, Christophe: ces prénoms désormais «éteints» en Belgique
Les prénoms sont le marqueur d’une époque. La mode actuelle emporte avec elle les derniers relents des années 1980 et 1990, «éteignant» les prénoms de la fin du siècle dernier. Petit tour de ces marqueurs d’une période qui n’est plus.
Ils ont vécu un temps, mais leur moment de gloire est passé. De nombreux prénoms connaissant leur apogée à la fin du XXe siècle ne sont pratiquement plus, si ce n’est plus du tout, donnés aux nouveau-nés en Belgique.
Statbel, l’institut belge de statistiques, permet de s’en rendre compte. Dans sa mise à jour de la base de données des prénoms, elle permet de découvrir l’évolution des noms choisis pour les nouveau-nés, entre 1995 et 2023. L’échelle de temps est courte, mais en pratiquement 30 ans, les prénoms qui étaient très à la mode et qui ont «disparu» sont nombreux.
Parmi ceux qui étaient encore attribués au moins 100 fois par an en 1995 et qui ne le sont plus (ou maximum 5 fois), une trentaine sont dénombrés côté féminin, idem chez les garçons.
En vrac, Amandine, Cindy, Kelly, Mélanie, Benoît, Christophe, François ou Yannick… Et Belgique oblige, beaucoup de prénoms disparus proviennent du nord du pays, tel Jens, Anke, Pieter, Katrien, Stijn, etc. Quelques prénoms à consonances plus anglophones ont également percé des deux côtés de la frontière linguistique, comme Kimberley ou Brandon.
«A partir de la deuxième moitié du XXe siècle, les ouvriers et les employés commencent à choisir des prénoms neufs, différents, qui ne reçoivent pas l’approbation des classes supérieures. Parmi ces nouveaux prénoms, un registre se démarque, celui des prénoms anglo-celtiques», écrit Baptiste Coulmont, professeur à l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay et auteur du livre Sociologie des prénoms (La Découverte, 2011).
Les prénoms en sursis
Comme pour ceux plus «francophones», ces prénoms d’ailleurs sentent les années 1980 et 1990 et sont ceux de la génération qui vient de devenir parents ou est en passe de le devenir. Une population qui se tourne moins volontiers vers des prénoms de ses connaissances ou personnes qu’elle côtoie, de sa génération, pour sa progéniture. D’où la chute des prénoms de ces années-là pour les nouveau-nés d’aujourd’hui.
La courbe de popularité des prénoms fait aussi apparaître ceux en sursis, moins connotés peut-être, mais qui n’ont aujourd’hui plus la cote. Il reste une vingtaine de bébés prénommés Thibaut ou Vincent en 2023, les Nicolas sont passés de plus de 800 en 1995 à 60 l’an dernier. Côté féminin, Justine n’a été donné que seize fois l’an dernier, Céline deux fois plus mais loin de son apogée à 571 bébés en 1996. Les Mélissa, Pauline et Sophie sont également en chute libre, passant de plusieurs centaines de représentantes à 30 ou 40 aujourd’hui.
Certains disparaîtront-ils? C’est sûr. Redeviendront-ils un jour à la mode? Probablement. «Chaque prénom connaît un cycle avec une période où il n’est plus donné, une période d’engouement avec un pic à un moment puis un abandon», indique Baptiste Coulmont au Figaro. La connotation «vieux» d’un prénom ne sera atteinte que lorsque les personnes le portant auront déjà un certain âge. Ce n’est qu’ensuite que la fenêtre s’ouvrira pour leur retour éventuel. Si les parents le veulent.
Pour découvrir la popularité d’un prénom particulier en Belgique, utilisez le module ci-dessous (prénom féminin d’abord, les masculins plus bas).
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