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La recherche d’une crèche, un véritable casse-tête : combien de places sont disponibles dans votre commune ? (carte interactive)

Eglantine Nyssen
Eglantine Nyssen Journaliste au Vif, multimedia editor

40 places à Farciennes, 72 places à Dison, 42 places à Walhain. Le Vif s’est procuré les chiffres des places d’accueil préscolaire disponibles par commune. Un sujet devenu très sensible pour de nombreux parents.

Faites des enfants qu’ils disaient. Et s’ils se gardent tout seul, c’est encore mieux. La recherche d’une crèche a toujours présenté des difficultés. Aujourd’hui, c’est devenu une véritable prise de tête pour de nombreux futurs parents. Le Vif a pu obtenir les chiffres de l’accueil préscolaire par commune : le manque est criant.

En Wallonie, le taux de couverture atteignait 38 % en 2020, soit 38 places d’accueil pour 100 enfants. Un chiffre en augmentation de 9% sur ces dix dernières années mais qui reste bas. Dans certaines communes, comme Mont-de-l’Enclus, Herbeumont ou Houyet, on descend en dessous des 10%. Cela signifie que 9 enfants de la commune sur 10 ne trouveront pas de place. Ou du moins pas à temps plein. De l’autre côté du spectre, Lasne, La Hulpe ou Ottignies-Louvain-la-Neuve figurent parmi les excellents élèves avec un taux de couverture qui dépasse les 90%. Malgré tout, cela reste compliqué pour de nombreux parents constate Marie-Pierre Lambert-Lewalle, la présidente du CPAS de la commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve : « Au niveau des places publiques, on ne sait pas répondre à toutes les demandes. Les co-accueil ont bien fonctionné ces dernières années, mais ils ne sont plus autorisés. Les places d’accueil à domicile fondent comme neige au soleil. Il nous faudrait encore des places. Les places sont prises par les gens qui habitent et travaillent dans notre commune. »

Nouvelles places

Ces chiffres, publiés ce mercredi par l’Iweps (l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique), comptabilisent les places d’accueil au 31 décembre 2020.

Depuis, le gouvernement wallon a annoncé la création d’ici quatre ans de 3.143 places en Wallonie. Les premières places seront ouvertes en 2023. Plus de la moitié (financées grâce au plan de relance européen) visent plus particulièrement 39 communes où le taux d’emploi des femmes est faible, où le taux de familles monoparentales est élevé, où le revenu par habitant est faible et où le taux de couverture des places subventionnées est inférieur à 33 %. Cela concerne surtout des communes en provinces de Hainaut (notamment Anderlues, Binche, Charleroi, Farciennes, La Louvière, Manage, Mons et Quaregnon) et de Liège (entre autres Ans, Dison, Engis, Flémalle, Herstal, Liège, Saint-Nicolas, Seraing ou Verviers). Les 1.386 autres places seront réparties ailleurs en Wallonie.

Nouvelles fermetures

Des nouvelles places qui ne régleront pas tout selon le dernier recensement de Stéphanie Nollomont. Cette directrice de crèche indépendante (« du moins pour l’instant ») a comptabilisé plus de 1.000 places perdues dans les crèches non-subsidiées depuis les deux dernières années. « On voit ce qu’il se passe sur le terrain, cela fait deux ans qu’on dit que la pénurie arrive et que cela va être la catastrophe. Les chiffres que vous donnez ne vont faire que s’aggraver. Combien de crèches vont encore fermer ? Je n’ai jamais connu de telles demandes. Je suis presque complète jusque 2024. Aujourd’hui, une maman qui garde son enfant, qui trouve du boulot et qui cherche une place disponible directement, je peux vous garantir qu’elle ne trouvera pas. » Même son de cloche du côté de Marie, accueillante à domicile à Namur. « Qu’on le veuille ou non, on pénalise les femmes. Certaines mamans qui m’appellent pour me demander si j’ai encore de la place sont à bout. Certains sont sur le point de démissionner. A Namur, on est saturés. »

Les chiffres de l'ONE sont là: même si le nombre de crèches reste stable, de plus en plus d'accueillantes d'enfants ferment. "Cela est souvent liées à des fins d’activités pour des départs à la retraite et ce depuis une dizaine d’année, départs qui ne sont pas compensés. Le métier ne semble pas, à priori, attirer en masse des jeunes femmes" nous explique la porte-parole de l'Office de la naissance et de l'Enfance Sylvie Anzalone.

La question du prix

La carte interactive pointe également le nombre de places subsidiées dans votre commune, et la part de l’offre qu’elles représentent. Dans les milieux d’accueil subsidiés, la participation financière des parents diffèrent selon leurs revenus.

En Fédération Wallonie-Bruxelles, les structures d'accueil de la petite enfance autorisées par l'ONE peuvent être subsidiées ou non, en fonction d’une série de critères. Parmi ces critères, l'étendue des heures d'ouverture ou la priorité à l'admission de certains enfants. Un autre problème auquel font face les crèches, selon Stéphanie Nollomont. "Si on veut être fortement subsidié par l'ONE, il faut accorder une priorité sur plus de 50% de la capacité à des frateries, des enfants en processus d'adoption ou des enfants dont les parents sont en situation de vulnérabilité socio-économique. Et les parents qui ne sont pas dans ce cas, ils font comment?"

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