Etre au plus près des animaux pour défendre leur cause

L’avocate Olivia Symniacos fait avancer le droit animalier face aux auteurs de maltraitance. La militante animaliste Virginia Markus assure une fin de vie apaisée aux animaux victimes.

Aux préoccupations nouvelles de la société, correspondent des spécialisations professionnelles pour les porter. Olivia Symniacos en est un exemple éloquent, elle qui est avocate spécialiste en droit animalier et a ouvert, en 2018, Animalex, un cabinet dédié à sa pratique. C’est son parcours et un florilège des dossiers qu’elle a eu à traiter au bénéfice de la cause animale qu’elle raconte avec passion dans Au nom de tous les animaux (1).

Olivia Symniacos travaille pour des associations dont l’objet est la protection animale ou pour des propriétaires d’animaux victimes de tiers dans le cadre de procédures engagées contre des éleveurs, des fermiers ou des particuliers. Elle peut être confrontée à des propriétaires d’exploitations agricoles foncièrement négligents ou dépassés par la tâche en raison d’un accident de la vie, à des gestionnaires d’élevages industriels peu soucieux du respect des normes en vigueur, ou à des individus qui «se sont octroyé le droit de “punir” à mort, avec cruauté et barbarie, un animal qui avait pourtant partagé leur vie de longues années durant». Malgré les législations qui ont renforcé le droit animalier en France, la comparution en justice reste, selon l’avocate, une loterie: «Pour le même degré de cruauté, cent poids, cent mesures, en fonction du statut de la victime, du profil du bourreau, et de la sensibilité – ou totale absence de sensibilité – du président [du tribunal] à la cause animale.» L’intérêt de l’animal est la préoccupation permanente d’Olivia Symniacos, mais sans œillères. Elle est aussi à l’écoute des prévenus, sachant, par exemple, qu’un lien entre la violence subie par les propriétaires et la maltraitance infligée aux animaux est de plus en plus documenté.

Cette souffrance, l’autrice d’Au nom de tous les animaux dit ne pas avoir été capable humainement d’y être confrontée comme le sont les salariés des associations, dont elle salue le courage. Une illustration en est donnée par la militante animaliste suisse Virginia Markus qui explique dans Ce que murmurent les animaux (2), pourquoi et comment elle a créé l’association Co&xister, un sanctuaire pour animaux d’élevage destinés à l’abattoir. Son livre est un manuel de coexistence inter- espèces, récit étonnant des inter- actions qu’elle a nouées avec ses hôtes. Poules, vaches, cochons, chèvres, chevaux… lui ont appris «la naissance et la mort, l’amour, la joie, la tristesse et la colère».