Voyager en Europe devrait être plus durable, mieux coordonné et moins encombrant. Au cours des dernières décennies, l’industrie du transport aérien a permis aux Européens de se connecter et de maintenir des relations longues distances sur l’ensemble du continent, avec un minimum de temps perdu et un coût de plus en plus bas.
Mais voyager durablement n’est pas chose facile. Nous partions de Copenhague pour aller à Amsterdam pendant un week-end prolongé pour assister à une conférence. Notre choix s’est d’abord posé sur le train, mais nous ne pouvions pas rater trop de jours de travail. Le train de nuit aurait été l’option parfaite si cela ne nécessitait pas quatre changements, dont deux entre minuit et six heures du matin, sans compter que le trajet prenait environ 13 heures. Finalement, nous avons décidé de prendre l’avion.
L’avion est en effet un option facile et rapide qui, au court des dernières décennies, nous a apporté énormément de bénéfices dont nous avons profité pendant de longues années, faisant de notre monde un village. Malheureusement, notre mode de vie a ses limites, les émissions excessives de CO2 nous forcent à reconnaître que certaines choses doivent changer.
En ce qui concerne le changement climatique, nous ne sommes pas en position de souveraineté. Loin de là, nous sommes plutôt profondément liés les uns aux autres, et dans certains cas, même à la merci des autres. Cela a amené certaines personnes à baisser les bras ou à déclarer qu’il faut changer le monde d’ici 2050, alors qu’en réalité, nous devons changer les choses d’ici 2020. Il est temps que nous ayons la possibilité d’opter pour une option « verte » surtout en matière de transport.
Et cela ne peut pas être acquis à travers des initiatives nationales, mais nécessite un cadre pan-européen. Les dirigeants des partis nationaux doivent prendre des engagements qui vont au-delà de leur mandat national, car cela montre à la fois une volonté de changement et crée une coopération accrue au sein de l’Europe.
L’Union Européenne ainsi que ses institutions sont des instruments favorable à ce changement transnational. Néanmoins, la voix des citoyens qui défilent dans les rues doit résonner dans ces organes.
Il est impératif que nous réalisions que notre avenir est déterminé plus que jamais par notre manière de gérer le présent. Et tandis que certains crient à la réduction de notre mobilité, de notre liberté, de nos choix – ce dont nous sommes essentiellement en train de parler c’est de nos priorités et de la nécessité de les modifier.
Nous avons néanmoins eu l’occasion de voyager durablement. En effet, quelques mois plus tard, nous étions déterminés à prendre le train – cette fois-ci vers Rome via Hambourg et Munich. La Deutsche Bahn était à l’heure – à la grande surprise du contingent allemand – et le voyage s’est achevé en prenant un train de nuit autrichien sur les montagnes dans le Piémont avec un réveil à la lumière d’un soleil printanier et une vue sur les collines et les maisons de Toscane.
Il est temps de faire entrer le voyage en train en Europe dans le 21e siècle, en oeuvrant pour une harmonisation du système ferroviaire européen ainsi que de son système de réservation. Notre continent ne peut qu’être enrichi par une concurrence positive entre les transporteurs qui offrent des options de voyage durables et confortables en Europe.
Alors que nous traversions les grandes étendues d’Allemagne et d’Italie, la durée du trajet n’était ni odieuse ni gênante. C’était l’occasion de reposer nos yeux sur les merveilles du continent qui a vu tant de sang et de sacrifices. C’était la chance de s’appesantir sur la phrase d’amour de l’écrivain danois Hans Christian Andersen: voyager, c’est vivre.
Et nous aimerions tous continuer à voyager et à vivre dans un monde qui n’est pas détruit par le changement climatique – mais cela nécessite un réel investissement dans des manières plus durables de vivre ainsi que de voyager.
Notre travail, à l’avenir, devrait aller au-delà des prochaines élections et des prochains sondages. Pas en se tenant seul mais en ouvrant nos yeux à de nouvelles façons de résoudre ces problèmes, ensemble. La coopération intra-européenne est la voie à suivre. La bonne nouvelle c’est que nous sommes déjà sur ce chemin-là.
Par Hannah Funk, responsable des partenariats au sein de Volt Deutschland à Berlin et Kathrine Richter , Présidente de Volt Danemark et candidate en Flandre et à Bruxelles aux élections européennes. Volt est un parti politique pan-européen qui poursuit un même et unique programme partout en Europe. Le parti souhaite notamment rendre l’Europe fédérale et plus démocratique.
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