Tote bag, bioplastique ou sachet en papier : quelle est la meilleure alternative au plastique ?
Au regard de l’impact désastreux des sachets plastiques sur l’environnement, les alternatives sont de plus en plus nombreuses. Entre le tissu, le papier et le bioplastique, quelle est la solution la plus écologique ?
La plastique fait partie de notre quotidien. Il est présent partout et a même envahi les coins les plus reculés de la planète et des océans où il dévaste les écosystèmes à cause de sa trop lente dégradation.
Pour lutter contre les plastiques à usage unique (sachets, pailles, coton-tige, etc.), des politiques restrictives se mettent en place un peu partout dans le monde. Si rien n’est fait d’ici 2050 pour endiguer le phénomène du plastique qui envahit nos cours d’eau, nos mers et nos océans, on y trouvera plus de plastiques que de poissons, rappelle une étude de la Fondation Ellen Mc Arthur.
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L’entrée en vigueur de l’interdiction des sachets en plastique dans les commerces belges fait son chemin également. Ce sont d’abord les sachets à usage unique aux caisses qui ont disparu, bientôt ce sera le tour des sachets servants à contenir les fruits et légumes, par exemple. Mais les grandes surfaces n’ont pas attendu que l’interdiction soit totale pour proposer une alternative plus respectueuse de l’environnement à leurs clients.
Certaines chaines mettent à disposition des sachets en papier, d’autres des sachets en plastique biodégradable. Depuis quelques mois, on voit également fleurir un peu partout les « Tote bag », ces sacs beiges en coton, sortes de cabas sans poche, ni fermeture souvent distribués comme produit marketing et accolé d’une marque.
Si elles nous donnent bonne conscience, ces alternatives sont-elles pour autant vraiment profitables à l’environnement ?
En février 2018, l’Agence danoise de protection de l’environnement a publié un rapport au sujet du « cycle de vie des sacs de provisions. » Ce rapport se penche sur la production, l’utilisation et l’élimination des sacs mis à disposition dans les supermarchés danois en 2017.
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Les chercheurs ont comparé les différentes sortes de sacs (sac en plastique réutilisable ou non, recyclable ou non, en papier et en coton). L’étude devait servir à « identifier le sac de provisions avec la meilleure performance environnementale » et à « identifier un nombre de réutilisations recommandées pour chaque sac en fonction de leur cycle et impact environnemental. »
Réutiliser un maximum le tote bag
Lorsqu’il s’agit de sacs en coton biologique, l’étude a calculé qu’il fallait le réutiliser au moins 149 fois pour que son impact environnemental soit moindre que celui du sachet en plastique à usage unique. Paradoxalement, lorsqu’il s’agit d’un sac en coton conventionnel, il suffit de 52 réutilisations.
Cela peut paraitre beaucoup, mais lorsque l’on y pense, l’impact environnemental de la fabrication d’un sac en coton est lui aussi très important. Même s’il se dégradera plus vite dans l’environnement que le plastique, sa fabrication a nécessité beaucoup d’eau pour faire pousser le coton, de l’énergie pour le tisser et du carburant pour le transporter. Il faut donc s’assurer qu’un objet qui est fabriqué pour être réutilisé le soit réellement. Sinon son impact est plus négatif que les objets à usage unique.
Actuellement, le problème du tote bag est qu’il est devenu un objet marketing servant à donner une image respectueuse de l’environnement aux entreprises qui les distribuent à tout va. Pensez-y donc la prochaine fois que l’on vous en proposera un, allez-vous vraiment le réutiliser ? Sinon, mieux vaut le refuser.
Le bioplastique, une fausse solution ?
Les sachets en bioplastiques recouvrent un grand nombre de réalités et ne sont pas toujours aussi écologiques qu’ils en ont l’air. Ils sont fabriqués à partir d’amidon de maïs, de pomme de terre, etc. , mais aussi souvent issus des énergies fossiles. Ces plastiques ont la particularité de se dégrader plus vite que le plastique conventionnel, mais ils ne sont pas pour autant biodégradables ni dépourvus d’impact écologique.
Ces sachets, s’ils se décomposent plus rapidement, ne peuvent cependant pas être jetés dans la nature. Pour que la décomposition soit efficace, elle doit en effet s’effectuer dans un composteur industriel ou dans des composteurs individuels, chez les particuliers.
Ils sont susceptibles de contenir des additifs (comme des phtalates, encres, colorants, agent de protection contre les UV, antioxydants ou retardateurs de flammes) qui ralentissent le processus de dégradation et peuvent être toxiques, avertit l’ASBL Ecoconso.
« Pour être efficace en termes d’impact environnemental, l’utilisation de ces plastiques doit donc s’accompagner du développement des infrastructures permettant leur réelle revalorisation. Il reste de nombreux obstacles », conclut Ecoconso.
Le sac en papier, un gouffre d’eau
Autre alternative prisée des commerçants : le sac en papier. Qu’il soit solide et serve à emporter l’ensemble de vos courses ou plus fin pour contenir vos fruits et légumes, le papier ne serait pas non plus la panacée en termes d’impact environnemental, même si l’on sait qu’il est biodégradable.
En effet, la fabrication d’un sac en papier nécessite huit fois plus d’eau que celle d’un sac en plastique, rappelle France Inter. Il est également moins compactable et plus lourd, ce qui engendre des « coûts » de transport plus importants.
De plus, pour fabriquer du papier, il faut d’abord couper des arbres. Une exploitation forestière qui n’est pas toujours faite dans les règles de l’art et qui est parfois accusée d’accroitre la déforestation.
Le mieux, si vous choisissez le papier, serait d’utiliser des sachets en papier recyclé. N’oubliez toutefois pas que même le recyclage est assez énergivore.
Après usure, pensez aussi à trier vos sachets papier afin qu’ils puissent être recyclés et réutilisés.
En conclusion, lorsque l’on fait ses courses, quels que soient nos choix, consommer c’est polluer. En toute logique, un bon déchet est surtout un déchet qui n’existe pas. Il faut donc penser à réutiliser au maximum les contenants choisis et à les recycler une fois que ceux-ci sont hors d’usage. Qu’ils soient en plastiques, bioplastiques, tissu ou papier.
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