Réchauffement climatique: la COP21 se termine sur un accord « historique » entre 195 nations
La Conférences des Nations unies sur le Climat (COP21), qui réunit 196 pays à Paris depuis le 29 novembre, a finalement adopté samedi soir par consensus, six ans après l’échec de Copenhague, et dans une enthousiasme quasi unanime, un accord universel « historique » destiné à lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences dévastatrices.
Après avoir officiellement ouvert la séance plénière de la COP, qui réunit les parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le président de la COP21, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a consacré d’un coup de marteau et la main tremblante, l’adoption de l’accord de Paris sur le Climat.
Cette adoption formelle a été suivie de plusieurs minutes d’applaudissement dans la salle -ainsi que dans les salles adjacentes réunissant plusieurs milliers d’observateurs- et de longues accolades émues entre divers négociateurs.
« C’est un petit marteau mais je pense qu’il peut faire de grandes choses », a ensuite glissé Laurent Fabius, muni cette fois dans la main droite d’un marteau vert, symbole de la COP21. Auparavant, un différend sur la formulation d’un des articles du projet avait retardé pendant près de deux heures l’ouverture de la séance.
Les Américains voulaient changer un « shall » en « should » (conditionnel, ndlr), dans un article portant sur l’engagement des pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le paragraphe incriminé a finalement été corrigé, Laurent Fabius évoquant des « clarifications sur des corrections purement matérielles », et la session a pu ouvrir.
« Le plus dur reste à faire »
L’adoption formelle de l’accord de Paris a laissé ensuite place à de nombreuses interventions de diverses parties. Au nom du G77 + la Chine, la ministre sud-africaine de l’Environnement, a salué un accord « qui est un grand pas en avant pour les pays en développement ». « Il s’agit d’un accord équilibré, le meilleur que l’on pouvait obtenir dans ce moment historique », a-t-elle ajouté.
Au nom des pays développés, la ministre australienne Julie Bishop a remercié M. Fabius, « notre président ». « Nous pouvons rentrer à la maison pour mettre en oeuvre cet accord historique », qui met en place « une stratégie pour travailler ensemble »: « le plus dur reste à faire », a-t-elle ajouté.
Le représentant chinois a pour sa part évoqué un « accord qui n’est pas parfait » et peut être amélioré dans de nombreux domaines mais qui témoigne de la réalisation de « progrès historiques ». « La conférence de Paris marque un tournant dans la lutte mondiale contre le changement climatique », a-t-il ajouté.
Pour les Etats-Unis, le secrétaire d’Etat John Kerry a estimé qu’un « cap » avait été fixé, « une nouvelle voie pour la planète » tracée. Ce qui est important, a-t-il encore dit, c’est de voir « comment nous allons mettre en oeuvre ce accord ».
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a salué un « succès monumental pour les peuples et la planète », considérant que « l’histoire retiendra ce jour ».
Parmi les rares notes discordantes, le Nicaragua a été le plus virulent, son représentant regrettant de ne pas avoir pu prendre la parole avant l’adoption formelle de l’accord, une procédure dénoncée comme « anti-démocratique » et affaiblissant le multilatéralisme. « Notre intention n’a jamais été de faire obstruction à cet accord mais de faire des suggestions pour l’améliorer », a-t-il poursuivi, ajoutant que le Nicaragua ne « peut pas accompagner ce consensus ».
Nous ne pouvons pas accepter un document qui parle des droits de l’homme et qui dans le même temps nie les droits des générations futures, a-t-il affirmé en substance, alors que les contributions actuelles des différents pays conduisent le monde vers un réchauffement de 3°C. Une quasi unanimité des parties a mis en évidence le travail diplomatique de la France, qui enregistre sans aucun doute, avec l’adoption de cet accord climatique universel, un succès diplomatique majeur.
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