Les guêpes sont de retour : que faire pour ne pas être importuné ?
Qui dit été, dit saison des terrasses mais aussi saison des guêpes. Avec le retour des chaleurs estivales, le nombre de nids de guêpes se multiplie. Voici quelques trucs et astuces pour éviter d’être importuné lors des repas en extérieur.
La saison des guêpes débute au mois d’avril et peut parfois s’étendre jusqu’au mois d’octobre. Les mois de juillet et août marquent le temps fort de leur cycle, d’où leur présence massive en cette période. « Le développement des nids est lié aux températures chaudes, d’une part, et à la présence de nombreux fruits (pêches, prunes, fruits rouges,…), d’autre part », expose Frédéric Francis, professeur et responsable de l’unité d’entomologie de l’université de Liège.
Si leur nombre semble augmenter, les guêpes ne sont pas forcément plus agressives. « Elles ont des besoins plus importants et donc elles sont plus actives, ce qu’on va traduire à tort par de l’agressivité », explique le professeur Frédéric Francis. Il ajoute que « s’il fait plus chaud, les populations se développent plus vite ». En vérité, les guêpes ne cherchent pas forcément la proximité avec l’homme, « elles sont attirées par la nourriture qui est à proximité de nous », précise le scientifique.
Les guêpes meurent en hiver
A l’exception des reines fécondées qui vont hiverner jusqu’au printemps suivant, les guêpes ne survivent pas à l’hiver. En effet, dès que le froid devient trop fort, les ouvrières qui nourrissent la colonie ne bougent plus du nid, ce qui entraîne la mort de toutes ses habitantes.
Comment les éloigner de nos tablées ?
« En termes de remèdes et répulsifs, il n’y a pas grand chose dont l’efficacité a été prouvée », révèle l’entomologiste Frédéric Francis. Par contre, « les pièges et appâts fonctionnent s’ils sont disposés à des endroits stratégiques, comme sur le pourtour d’une terrasse. Ils dévient l’attention des guêpes de la tablée et les éliminent », précise-t-il.
Pour ce faire, il suffit de prendre une bouteille en plastique, la couper en deux et mettre la partie avec le goulot, la tête vers le bas, dans la seconde partie de la bouteille. Une fois la chose faite, il faut verser un liquide sucré – soda, grenadine, bière – dans la partie inférieure du piège et le tour est joué. Pour plus d’efficacité, il est conseillé de tartiner les bords du goulot de substances sucrées comme de la confiture par exemple. Intéressées par le liquide, les guêpes entreront dans le piège pour boire, mais à cause de l’étroitesse du goulot, elles ne pourront en sortir et finiront par se noyer.
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Frédéric Francis déconseille l’élimination mécanique, avec une tapette à mouche par exemple, si on n’est pas sûr et certain de son coup. En effet, « l’insecte se sent attaqué, cela l’excite et il devient agressif », explique-t-il en ajoutant : « Si une guêpe s’approche, mieux vaut ne pas trop gesticuler et fermer la bouche. Il faut rester zen. » Pour ceux qui souhaiteraient tout de même les éliminer de cette façon, il recommande l’achat d’un filet à papillon « qui permet de collecter l’insecte puis de l’écraser de manière sécurisée ».
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En pleine saison des guêpes, tous les moyens sont bons. Pourtant, les remèdes dits « de grand-mère » comme le café moulu enfumé, branche de plant de tomates, clou de girofle, bougies parfumées, bâtons d’encens et huiles essentielles relèvent « de l’ordre de la croyance », selon le scientifique. « Leur unique efficacité réside dans le fait que leurs odeurs viennent masquer celles de nourritures et que donc les insectes ne s’approchent plus de la table », poursuit-il. En ce qui concerne les odeurs telles que le parfum ou le shampooing, pas de panique. Ces odeurs de synthèse n’attirent pas les guêpes, car ce ne sont pas des odeurs naturelles », détaille l’entomologiste. En nuançant : « Les molécules issues des agrumes et des roses sont attractives pour les insectes pollinisateurs, donc pas pour les guêpes. »
En outre, Frédéric Francis recommande quelques simples précautions pour éviter les piqûres : ne pas laisser trainer de la nourriture ou des résidus sur la table, après le repas, surtout si elle est en plein soleil. Il conseille également de fermer ses poubelles, pour que les guêpes ne soient pas attirées par les odeurs. Le soir, mieux vaut fermer les fenêtres avant d’allumer les lumières. « Elles pourraient être attirées par curiosité même si elles n’agissent pas de façon systématique comme les moustiques », développe-t-il. Enfin, rappelons quelques gestes de prévention : éviter de marcher pieds nus dans l’herbe et surveiller qu’aucune guêpe ne se soit glissée dans la nourriture et les boissons afin de ne pas les avaler. « Il n’y a pas de produit miracle à part le calme, la zenitude et éviter ce qui peut les attirer », conclut Frédéric Francis.
Quand un nid s’installe chez vous
La saison des guêpes implique forcément la création de nid. Pour éviter qu’un nid ne s’installe, quelques simples précautions peuvent être appliquées. « Pour éviter leurs installations dans les ateliers ou les garages, il faut éviter de laisser les portes ou les fenêtres ouvertes en continu », conseille le professeur Francis, en ajoutant qu’il est préférable de ne pas laisser des lieux avec peu de passage entrouverts. Pour construire leurs nids, les reines privilégient « des lieux en dehors du mouvement et au calme », précise-t-il.
Comment reconnaître les reines guêpes ?
Deux aspects permettent de distinguer les guêpes reines des ouvrières:
– leur taille: les reines sont légèrement plus grandes que les ouvrières (jusqu’à 20 mm de longueur, contre 10 à 15 mm)
– leur résistance à l’hiver: alors que les ouvrières meurent l’hiver, les reines survivent et sont celles qui vont implanter le nid au printemps.
« Les nids sont presque toujours en hauteur, dans les corniches, les faux plafonds ou les toitures », explique Monsieur Vandenhouwoole de « Stop aux guêpes », une entreprise familiale spécialisée dans la destruction et l’enlèvement de nids de guêpes. Il arrive, cependant, de trouver « de temps à autre des nids dans le sol, installés dans d’anciennes galeries de taupes ou de mulots. »
Il relate à ce propos la mauvaise expérience de l’un de ses clients qui a, sans faire exprès, agité un nid de guêpes en passant sa tondeuse. « Dans 90% des cas, on ne le voit pas », relate-t-il. « Nous demandons aux clients d’observer les aller-retour des insectes pour trouver le point d’entrée du nid afin d’être sûr qu’il y en a bien un avant d’envoyer une équipe d’intervention. »
« En cas de nid, le meilleur réflexe consiste à appeler la police ou des professionnels privés pour l’enlever », insiste le professeur Frédéric Francis. Mieux vaut ne rien tenter soi-même si on ne sait pas comment s’y prendre. Enfin, il ne faut surtout pas obstruer l’entrée du nid en attendant les professionnels ; les guêpes risquent de malgré tout sortir et se retrouver… à l’intérieur de la maison.
Clara Veszely
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