Pourquoi les guêpes nous envahissent cet été
Inévitables aux barbecues, aux apéros et aux repas en terrasse, les guêpes sont plus nombreuses cette année que les précédentes. Une abondance qui s’explique essentiellement par la météo.
Impossible d’y échapper en mettant le nez de dehors avec de la nourriture : les guêpes semblent plus nombreuses cet été. L’année est annoncée comme « record pour les guêpes » à cause d’un hiver doux, d’un printemps sec et d’un été chaud.
Pour l’association de protection de la nature Natuurpunt, la raison est principalement météorologique. Beaucoup de nids se sont en effet développés plus rapidement grâce au printemps sec et à l’été chaud, les guêpes ont donc été actives plus tôt cette année. « Nous avons pu constater qu’elles avaient à peu près un mois d’avance par rapport aux années plus conventionnelles », confirme Frédéric Francis, professeur et responsable de l’unité d’entomologie de l’Université de Liège.
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Plus de proies, donc plus de guêpes
Au printemps et en été, les larves carnivores de guêpes se nourrissent d’autres insectes comme des moustiques, des mouches, des chenilles, des pucerons et des larves de divers insectes. Cette année, ces insectes étaient présents en abondance. « Les ressources alimentaires importantes disponibles ont permis aux guêpes de se développer en nombre plus important que d’habitude. Les populations sont effectivement plus visibles cette année que les autres années », précise Frédéric Francis.
« Des alternances de pluie et de températures élevées ont ponctué le printemps et le début de l’été ce qui a raccourci le cycle de développement de ces différents insectes (moustiques, mouches, pucerons) », clarifie Frédéric Francis. Des générations supplémentaires sont donc nées pour le plus grand bonheur des guêpes.
Influence de la météo
L’explosion du nombre de guêpes s’explique par les conditions météorologiques de cette année, en particulier celles de cet hiver. « Nous n’avons pas eu d’hiver rude cette année, il n’y a pas vraiment eu de période de gel importante pendant une semaine, qui permet normalement d’éradiquer un certain nombre d’insectes. Les populations d’insectes sont donc arrivées de manière plus précoce et plus abondantes », précise Frédéric Francis.
En temps normal, dès les premières gelées, toute la colonie meurt sauf les jeunes reines qui quittent le nid pour trouver un lieu d’hivernage. Mais comme les températures ont été relativement douces, la plupart ont passé l’hiver.
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Attirées par le sucre
Si, en été, les guêpes adultes partent à la recherche de viande pour continuer à nourrir les larves, elles se nourrissent principalement du nectar de fleurs et de la pulpe de fruits mûrs. Dans nos assiettes, « les aliments sucrés sont ceux qui attirent principalement les guêpes adultes : les fruits mais aussi biscuiterie, chocolaterie, tout ce qui est source de sucre », détaille Frédéric Francis.
« Si des fruits mûrs continuent d’arriver, les guêpes auront des ressources alimentaires, de l’énergie et continueront à avoir une activité plus importante que d’habitude. Mais si ces ressources deviennent limitées, nous pourrions observer une réduction d’activité et finalement un retour à la normale« , poursuit Frédéric Francis.
Année record ?
Est-ce que cette année gardera son titre d’année record pour les guêpes ? Rien est moins sûr. « Si ces conditions météorologiques liées au changement climatique deviennent récurrentes, nous pouvons effectivement nous attendre à connaître des années où la présence de ces insectes est plus importante. Le facteur majeur reste la température minimale hivernale, qui est bien sûr en lien avec l’évolution du climat » conclut Francis Frédéric.
Si les températures descendent dans les prochaines semaines, l’activité des guêpes pourrait diminuer.
Emily Degrande
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