Position commune des 27 sur les objectifs d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique
Les ministres européens de l’Energie se sont accordés lundi sur une position commune quant aux objectifs d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique, à la suite des propositions mises sur la table l’été dernier par la Commission européenne.
Les 27 se sont fixés sur un nouvel objectif contraignant de 40% d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans le bouquet énergétique global d’ici 2030 (l’objectif actuel est de 32%). Cela correspond à ce que la Commission avait proposé à l’été 2021 lors de la présentation de son paquet « Fit for 55 », l’ensemble des propositions législatives pour rehausser à -55% (par rapport à 1990) l’ambition de diminution des émissions de gaz à effet de serre de l’UE.
Entre-temps, la guerre en Ukraine est venue perturber l’approvisionnement énergétique du continent européen et la Commission a présenté en mai un nouveau plan relatif à l’énergie, baptisé « REPowerEU », qui vise à rendre l’Europe indépendante des énergies fossiles russes. Dans le cadre de ce nouveau paquet, l’exécutif européen place la barre encore plus haut, proposant un objectif de 45% d’énergies renouvelables pour 2030.
Le Conseil qui a adopté sa position lundi sur les deux textes (énergie renouvelable et efficacité énergétique), devra encore engager des négociations avec le Parlement européen pour dégager un compromis. Le texte sur les énergies renouvelables comprend non seulement un objectif global contraignant pour l’Union, mais aussi des sous-objectifs par secteur (transports, bâtiment, etc.).
Sur le plan de l’efficacité énergétique, les ministres des 27 soutiennent ce que la Commission a mis sur la table:
– une réduction de la consommation d’énergie au niveau de l’UE de 36% pour la consommation finale (ce qui correspond à un maximum de 787 millions de tonnes équivalent pétrole par an), et
– de 39% pour la consommation d’énergie primaire d’ici 2030 (par rapport aux projections du scénario de référence de 2007).
Ce qui correspond à une augmentation de l’effort de 9%, par rapport à la voie déjà tracée par les plans nationaux énergie-climat (scénario de 2020).
A la demande tardive de l’Espagne, le texte propose de rendre « indicatif », et non plus obligatoire, l’objectif de consommation primaire proposé par Bruxelles (qui inclut la consommation d’énergie pour la production et distribution d’électricité), soit 1.023 Mtep en 2030. Cela pourrait encourager le développement de l’hydrogène, dont la production est très énergivore, mais aussi limiter les efforts nécessaires pour rendre plus efficaces centrales thermiques ou nucléaires.
En réaction, soucieux d’éviter une « échappatoire », Berlin a fait passer lundi un amendement imposant aux Etats de transmettre impérativement leurs contributions sur leur consommation finale. Certains pays ont exprimé leurs préoccupations, dont le Luxembourg qui estime avoir déjà fait « presque le maximum ». « La seule façon d’atteindre notre objectif, c’est de fermer des industries », s’est indigné le ministre luxembourgeois Claude Turmes. La Pologne, elle, juge « extrêmement élevé et disproportionné » l’objectif qui lui incomberait.
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