Pollution à Zwijndrecht: l’entreprise 3M sollicite un permis pour rejeter des PFAS dans l’Escaut, selon Apache
L’entreprise chimique 3M a demandé à la province d’Anvers un permis pour déverser dans l’Escaut des quantités substantielles de PFAS (substances per et polyfluoroalkylées) « à chaîne ultra-courte » à partir de son site de Zwijndrecht, dévoilait mercredi le site d’information Apache. 3M indique jeudi que les eaux usées sont traitées correctement et dit travailler à l’élaboration d’une méthode de mesure des PFAS à chaîne ultra-courte.
Selon Apache, cela fait des décennies que l’entreprise chimique rejette des PFAS à chaîne ultra-courte mais ces rejets ne font pas l’objet d’une autorisation officielle et ne sont pas mesurés. Le raisonnement suivi est qu’il est très difficile de les mesurer et que les substances ne seraient pas particulièrement nocives.
Cependant, à la suite de la crise des PFAS, le débat s’est intensifié sur l’impact potentiel sur la santé de ces substances dites « éternelles ». Les PFAS à chaîne ultra-courte font l’objet d’un débat après avoir été présentés comme une meilleure alternative à d’autres types de PFAS. Persistants, ils seraient également plus solubles dans l’eau.
Le fait que 3M demande désormais des normes de rejet pour ces substances suscite des critiques. Groen demande au gouvernement provincial de ne pas accorder le permis sollicité.
Dans une réaction jeudi, 3M indique que les PFAS à chaîne ultra courte étaient inclus jusqu’en 2019 dans le permis existant avec tous les autres PFAS. « En 2019, une procédure de permis différente a été introduite dans laquelle il a été décidé de normaliser les PFAS individuellement, c’est-à-dire par substance », décrit l’entreprise. « Une condition afin d’obtenir un permis pour un PFAS individuel est qu’il existe une méthode de mesure reconnue pour la substance en question. »
Il n’existe toutefois actuellement aucune méthode de mesure reconnue pour les PFAS à chaîne ultra courte. « La méthode développée par 3M n’a pas non plus été approuvée« , poursuit la société. « 3M Belgium travaille en collaboration avec l’institut de recherche VITO pour élaborer une méthode de mesure reconnue. »