Performances climatiques: la Belgique apparait comme l’un des plus mauvais élèves européens
La Belgique dégringole de neuf places d’un classement d’une soixantaine de pays basé sur les performances en matière de lutte contre les changements climatiques et dressé chaque année par des ONG environnementales.
Notre pays, qui occupait la 35e place de ce classement il y a deux ans et même la 16e place en 2015, se retrouve désormais 49e et apparaît comme l’un des plus mauvais élèves européens.
Le « Climate change performance index » est publié chaque année, à l’occasion de la conférence de l’Onu sur les changements climatiques, par les ONG Germanwatch, the NewClimate Institute et the Climate Action Network. Il est établi avec le concours de plus de 400 experts énergétiques et climatiques, dont une bonne part sont membres d’ONG environnementales. L’outil, qui se présente comme indépendant, analyse les politiques d’une soixantaine de pays et de l’Union européenne, lesquels représentent plus de 90% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, à l’aune de 14 critères répartis en quatre catégories: les émissions de gaz à effet de serre, le recours aux énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la politique climatique. Cette édition 2022 se base sur des données de 2019.
La Belgique hérite d’une note « basse » pour ce qui concerne ses émissions de gaz à effet de serre mais aussi pour sa production d’énergies renouvelables et sa politique climatique et même d’une note « très basse » pour son efficacité énergétique. Sans surprise, la note générale pour notre pays est donc « basse » et n’est pas jugée en adéquation avec les objectifs de l’accord de Paris qui visent à contenir le réchauffement bien en deçà de 2°C et si possible à 1,5°C.
« Le mauvais score belge reflète le retard accumulé depuis plusieurs années. Notre pays n’a connu aucune réduction d’émissions de gaz à effet de serre sur la législature 2014-2019, et les réductions observées en 2020 sont liées à la conjoncture de crise plus qu’à l’action structurelle de nos gouvernements », observent Inter-Environnement Wallonie, WWF, Greenpeace et Bond Beter Leefmilieu.
« De nouveaux objectifs climatiques alignés sur l’ambition climatique européenne ont cependant été décidés au niveau fédéral, wallon et bruxellois. Ce n’est pas encore le cas en Flandre où le gouvernement souhaite même affaiblir la contribution belge aux objectifs européens, et bloque régulièrement les possibilités de positionnement national plus ambitieux pour le climat », poursuivent les ONG, qui demandent au gouvernement flamand de valider la contribution belge à l’objectif européen (-47% de réduction d’émissions en 2030 par rapport à 2005 dans les secteurs dits non-ETS, soit le transport, les bâtiments, l’agriculture et les déchets) et de participer pleinement à la COP26 pour aboutir à un accord de répartition intra-belge de cet objectif.
Comme les autres années, les trois premières places du « Climate change performance index » sont laissées vacantes, aucun pays ne menant une politique climatique jugée suffisamment ambitieuse, selon les auteurs du comparatif.
La quatrième place, qui consacre donc le pays le plus méritant du classement, revient cette année au Danemark, devant la Suède et la Norvège, couronnant les pays du nord de l’Europe.
Avec sa 49e place, la Belgique est l’un des pays les moins bien classés du Vieux-Continent. Notre pays est même devancé par la Biélorussie (48e), la Chine (37e) et l’Inde (10e). L’Allemagne occupe la 13e place, la France la 17e, les Pays-Bas la 19e et les Etats-Unis la 55e.
Les deux dernières places sont occupées par l’Arabie saoudite (63e) et le Kazakhstan (64e).