Carte blanche
Ours blancs à Pairi Daiza : DierAnimal insulte les acteurs qui oeuvrent sur le terrain de la protection des animaux
Pairi Daiza vient d’être attaqué de manière scandaleuse au travers d’une » opinion » parue sur le site du Vif-L’Express
Il est évident que le nouveau parti politique DierAnimal utilise la renommée de Pairi Daiza pour bâtir une notoriété balbutiante auprès de l’opinion publique, dans l’optique des prochaines élections pour lesquelles il envisage de déposer des listes.
Face à ces propos indignes, mensongers et faisant fi de toute honnêteté intellectuelle Pairi Daiza souhaite réagir et apporter les éléments de réponse suivants.
1. Pourquoi Pairi Daiza va accueillir des ours blancs
L’ours blanc est une espèce en danger d’extinction. L’IUCN (International Union for Conservation of Nature, l’Institution mondiale regroupant gouvernements et organisations civiles, avec ses 1.300 membres et 13.000 experts) a classé l’espèce comme « vulnérable » et estime dans ses derniers rapports leur nombre à +/- 26.000.
Un nombre en diminution. La « Polar Bears Association », qui a fait de la défense de cette espèce extraordinaire sa raison d’être, estime que la population d’ours blancs en baie d’Hudson a chuté de 30% entre 1987 et 2011, pendant que celle vivant le long de la côte Nord de l’Alaska et dans l’ouest du Canada baissait de 40% entre 2001 et 2010.
Les causes de la disparition progressive des ours blancs sont multiples. Si leur population régresse, c’est avant tout pour trois raisons :
- La réduction de leur habitat naturel, conséquence du réchauffement climatique. La fonte précoce des glaces réduit leur terrain de chasse ainsi que la période pendant laquelle ils peuvent facilement répondre à leurs besoins alimentaires. La communauté scientifique constate ainsi notamment que les femelles, qui ont d’importants besoins énergétiques pendant les gestations, éprouvent de plus en plus de difficultés à trouver leur nourriture. Avec pour conséquences une baisse du poids des bébés et une surmortalité des petits.
- La chasse.
- Les empoisonnements par la pollution, notamment celle liée à l’huile de cargos traversant les territoires des ours blanc
2. Les organisations reconnues internationalement encouragent la collaboration avec les zoos.
Le rôle des Jardins zoologiques dans le combat pour la sauvegarde de l’espèce est multiple. Ces zoos, par la reproduction des ours, travaillent d’une part à la préservation du capital génétique de l’espèce ; un préalable indispensable à toute tentative de réintroduction d’animaux nés en captivité dans leur milieu naturel. Et, d’autre part, ils ont une mission pédagogique de sensibilisation de leurs visiteurs à la beauté de l’espèce, aux dangers qu’elle encoure et aux efforts à entreprendre pour lui assurer sa survie.
Pairi Daiza veut être un acteur dans ce combat contre l’extinction de cette espèce en danger. Il est temps d’agir pour la planète, n’en déplaise à celles et ceux chez qui l’extrémisme et le radicalisme idéologique rendent impossible la compréhension nuancée de problèmes environnementaux complexes.
Les véritables experts internationaux expliquent depuis de longues années que les zoos et aquariums ont un rôle important à jouer dans la préservation de l’espèce. Citons, parmi de nombreuses publications:
- La « Polar Bears International » qui appelle ainsi les Jardins zoologiques et aquariums « de qualité » à devenir des partenaires dans les programmes de conservation de l’ours blanc.Les environnements captifs enrichis peuvent jouer un rôle utile dans les efforts de conservation mondiaux », lit-on sur son site internet. « La plupart des zoos et aquariums modernes ont parcouru un long chemin depuis les cages en béton du passé. Les zoos d’aujourd’hui abritent des ours polaires dans des territoires bien conçus comprenant des chutes d’eau tumultueuses, des piscines froides poissonneuses, d’énormes piscines, des ruisseaux peu profonds et des substrats naturels tels que l’herbe, le paillis et les graviers où les ours peuvent creuser. » (Source : https://polarbearsinternational.org/polar-bears/zoos-aquariums/ )
- La « Polar Bears International », par la voix du Dr Steven C. Amstrump, Chief Scientist at Polar Bears International and Polar Bear Leader at U.S. Geological Survey for Thirty Years, insiste sur les différents rôles joués par les « bons » Jardins zoologiques. Sauver des ours condamnés, sensibiliser et informer. « Nos recherches montrent que, à mesure que la glace de mer va fondre, de plus en plus d’ours polaires seront chassés à terre, bon nombre d’entre eux dans des conditions délicates. De plus en plus d’oursons vont devenir orphelins lorsque leurs mères affamées se font tirer dessus après avoir eu des démêlés avec des humains ou lorsqu’elles sont séparées par de longues nages ou des conditions de glace inhabituelles. Sauver certains de ces ours et leur redonner une nouvelle vie dans un zoo ou un aquarium de qualité est une chose humaine à faire. Plus important encore, les messages attachés aux expositions dans les zoos procureront des avantages directs aux ours restant dans la nature. Ces ours sauvés deviendront littéralement les ambassadeurs de leurs homologues sauvages ! Les messages de conservation sont peut-être la contribution la plus importante que les zoos et les aquariums peuvent apporter à un avenir sûr pour les ours polaires, mais ce n’est pas la seule contribution. » (Source : https://polarbearsinternational.org/research/research-qa/what-is-pbi-s-position-on-polar-bears-in-zoos/ ) Sciences et génétique : étudier les ours dans les zoos pour aider à reconstruire les populations dans la Nature. « Une grande partie de nos connaissances actuelles sur la médecine de la faune et les maladies de la faune ont été développées dans les zoos. Ces connaissances pourraient s’avérer inestimables pour la diminution des populations d’ours polaires, car les petites populations d’animaux sauvages sont plus à risque d’épidémies. Le personnel du zoo est également expert en gestion de petites populations et en génétique. Il étudie par ailleurs des techniques de procréation assistée afin de préserver la diversité génétique que les populations perdent au fur et à mesure de leur déclin. Les populations fortement réduites pourraient un jour bénéficier des gènes réintroduits dans la nature à partir des populations de zoos. » (Source : https://polarbearsinternational.org/research/research-qa/what-is-pbi-s-position-on-polar-bears-in-zoos/ )
- L’IUCN (International Union for Conservation of Nature), elle aussi, considère que les bons zoos ont un rôle important à jouer dans la préservation des espèces menacées. Notamment dans l’information aux visiteurs et la sensibilisation du public. Ces coopérations font d’ailleurs l’objet d’accords signés avec la World Association of Zoos and Aquariums (Waza). Les zoos et les aquariums jouent un rôle si important dans l’éducation du public en matière de conservation« , selon Jane Smart, responsable du programme Espèces de l’UICN. « Nous espérons que la liste rouge des espèces menacées de l’UICN pourra être utilisée pour rendre les expériences de zoo et d’aquarium encore plus intéressantes et informatives pour les visiteurs. » (Source : https://www.iucn.org/content/zoos-and-aquariums-join-forces-iucn )
3. A Pairi Daiza, la priorité est le bien-être animal
Les installations programmées par Pairi Daiza pour l’accueil de ces ours blancs sont parmi les plus complètes et les plus spacieuses au monde. Elles ont été pensées au terme de nombreuses consultations d’experts internationaux en ours polaires et voyages d’études à travers le monde. Elles seront évidemment très largement au-delà des normes fixées par le législateur belge.
Ces normes légales et ces territoires programmés par Pairi Daiza sont les suivants :
- Territoires extérieurs : Pairi Daiza programme la construction de 4 territoires extérieurs d’une surface totale de 5.000 m2. C’est 12 fois plus que la norme belge actuelle fixée pour la détention d’un maximum de trois ours blancs.
- Espaces de soins : Pairi Daiza programme la construction d’espaces intérieurs pour les soins, d’une superficie totale de 170m2. C’est 6 fois plus que la norme belge actuelle fixée pour la détention d’un maximum de trois ours blancs.
- Bassin d’eau : Pairi Daiza programme la construction de deux bassins distincts, d’une superficie respective de 450 et 220 m2. C’est près de 8 fois plus que la norme belge actuelle fixée pour la détention d’un maximum de trois ours blancs. L’eau de ces bassins sera de l’eau de mer non-chlorée (ce qui n’est pas imposé par la législation actuelle)
Les installations envisagées par Pairi Daiza comprennent en outre d’autres éléments à mettre en évidence, qui assureront le bien-être maximal pour les animaux :
- Une « maternité » sera créée dans les installations intérieures avec vision par caméra infra-rouge. Les femelles qui mettent bas ont en effet besoin, pendant plusieurs mois, d’une quiétude et d’une solitude maximale.
- Des bassins d’eau douce, avec cascade et rivières, seront installés dans deux des quatre territoires extérieurs.
- Une « grotte de glace » de 65 m2 sera créée pour les ours. D’une hauteur de 4 mètres pour une profondeur de 1,5 mètre, elle permettra de mettre en place de nombreux « enrichissements » pour les ours. La législation actuelle n’impose pas cette grotte de glace.
- Les espaces de soins seront légèrement réfrigérés, équipés de piscines et éclairés de lumière naturelle.
- Les enrichissements de nature à améliorer encore le bien-être des animaux seront très nombreux dans les territoires projetés par Pairi Daiza : objets flottants dans l’eau, enrichissements avec blocs de glace, constructions dans les enclos, brumisateurs, etc.
- Les territoires extérieurs seront constitués d’une large variété de sols, à l’instar de l’environnement rencontré par les ours dans leur espace naturel. Ces sols diversifiés seront constitués d’herbes, de graviers, de rochers, de copeaux de bois, de sables, d’abris extérieurs, d’arbres, de troncs d’arbres, etc.
- Les ours auront par ailleurs libre accès à l’ensemble de leurs territoires.
Les rapports de l’IUCN et de Polar Bears International montrent que des installations de qualité et des enrichissements multiples et variés permettent aux ours blancs de ne pas développer ou limiter les comportements névrotiques. Tout sera donc mis en oeuvre pour qu’il en soit ainsi à Pairi Daiza.
L’accueil et la présentation d’ours blancs à Pairi Daiza s’accompagneront d’un très large volet « pédagogique ». Un des rôles des Jardins zoologiques est en effet d’éduquer les visiteurs (notamment les enfants) aux menaces qui pèsent sur notre planète et ses habitants et sur les mesures à prendre pour les protéger.
Pairi Daiza proposera notamment, aux abords des territoires des ours blancs, une grande exposition consacrée à la fonte des glaces aux deux pôles et à ses différents impacts sur l’environnement.
Pairi Daiza s’indigne par contre de la tentative de DierAnimal de tromper ses lecteurs en affirmant que les températures que peut connaître la Belgique ne permettent pas l’accueil des ours blancs dans de très bonnes conditions de vie.
C’est un faux débat, une imposture.
- D’une part parce qu’il faut rappeler que jamais un ours blanc n’est « mort de chaud ». Certaines populations d’ours blancs, par exemple celle observée à Churchill (baie d’Hudson), la « Capitale des Ours blancs », vivent ainsi l’été sous des températures pouvant certains jours avoisiner les 25°.
- D’autre part parce qu’il est admis par les véritables experts en protection et sauvegarde des ours polaires que le bien-être des animaux en captivité est directement lié à la qualité des installations mises à leur disposition (nombre, espace, présence de piscines et bassins, nombre d’enrichissements, etc.), et non aux températures enregistrées dans le pays d’accueil.
4. Non, l’appât du gain Pairi Daiza n’est pas la motivation de Pairi Daiza
Le programme dédié aux ours blancs que Pairi Daiza mène sous la coordination d’experts internationaux est un de ceux que le Parc de Brugelette mène depuis des années au profit de dizaines d’autres espèces dans le cadre de programmes internationaux (EEP, European Endangered Species Programmes) de conservation et de reproduction de l’espèce. Contrairement à ce qu’affirme DierAnimal, parmi ces espèces, vraiment peu, comme des reptiles, des oiseaux ou de petits mammifères, sont susceptibles d’attirer à elles seules des masses de visiteurs.
Enfin, les dépenses de Parc Daiza au profit de multiples projets de protection et de conservation des animaux en Belgique et dans le monde augmentent d’année en année, pour atteindre 3 millions d’euros en 2018.
La publication de propos mensongers par un parti prétextant la défense de la cause animale à des fins électoralistes montre qu’il importe, plus que jamais, d’informer de manière honnête et circonstanciée de la situation réelle vécue par les ours blancs et des efforts menés par celles et ceux qui s’investissent, dans la nature et dans les centres de reproduction tels que Pairi Daiza, à leur défense.
Nous continuerons à le faire. En parfaite collaboration avec celles et ceux, nombreux, qui aspirent vraiment au bien-être des animaux et à la protection des espèces en danger d’extinction.
Le parc Pairi Daiza
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