Deux simples lignes pour observer comment le climat belge change (et se réchauffe): «Les 30 dernières années sont 1,2 °C plus chaudes que la période 1961-1990»
Déjà presque deux fois plus rapide en Belgique que la moyenne mondiale, le réchauffement climatique se poursuivra aussi à l’échelle du pays. Mais dans quelles proportions? Voici ce que nous apprennent les relevés de températures de l’IRM.
Comment le réchauffement climatique se manifeste-t-il au plus près de nous, à savoir dans les températures observées dans les stations belges ces dernières décennies? Le point avec les chiffres de l’Institut royal météorologique (IRM).
La dernière période de référence, de 1991 à 2020, permet de comparer le climat belge à ce qu’il était 30 ans plus tôt. Une période longue, qui permet d’annuler les effets d’un phénomène extrême ponctuel pouvant influencer une moyenne annuelle. Un été plus froid pris isolément ne dit rien du climat, surtout si les 29 autres étaient plus chauds.
La température moyenne de la période récente montre le réchauffement enregistré et confirme une tendance implacable: le thermomètre grimpe. A la station d’Uccle, qui fait référence en Belgique, la température annuelle moyenne est passée de 9,7 à 10,9 °C entre la période 1961-1990 et 1991-2020. Sur le graphique ci-dessous, reprenant une partie des nouveaux climatogrammes de l’IRM, l’évolution enregistrée, mois par mois. Les écarts mensuels dépassant parfois le degré et demi.
Des températures qui grimpent et pas seulement en été
Toujours à Uccle, où l’IRM dispose de séries temporelles depuis 1833, la température moyenne annuelle a augmenté de 2,1°C entre les trois premières décennies d’observation et les trois dernières, démontre le Rapport climatique 2020 de l’institut. Elle progresse de manière d’autant plus significative et constante à partir des années 1980.
Cette tendance renvoie à deux autres constats. D’une part, le nombre de jours annuels affichant une température maximale d’au moins 25 °C est passé de vingt à trente entre ces deux périodes. D’autre part, les jours de gel se font logiquement de plus en plus rares (39, contre 52 précédemment). «Ce n’est donc pas qu’en été qu’il fait plus chaud, mais bien tout au long de l’année», décode Nicolas Ghilain, chercheur en modélisation climatique à l’IRM et l’ULiège.
Il ne s’agit pas d’un seul effet urbain. Ces tendances se confirment à l’échelle des huit stations historiques belges, pour lesquelles l’IRM dispose de données depuis 1880. «Si l’on compare la moyenne des trente dernières années (1990-2019) à celle des trente premières (1880-1909), on constate une augmentation de la température annuelle moyenne estimée pour la Belgique comprise entre 1,8 °C et 1,9 °C», mentionne le rapport.
Jusqu’ici, le réchauffement climatique s’avère en outre significatif pour l’ensemble des saisons: au cours de la période 1954-2019, il s’élève à 0,36 °C par décennie en été, 0,34 °C au printemps, 0,29 °C en hiver et 0,20 °C en automne. «A l’échelle spatiale, il n’y a pas de signal très clair, hormis pour les températures extrêmes, indique Nicolas Ghilain. La Campine et l’Ardenne auraient tendance à se réchauffer un peu plus vite pendant l’été tandis que dans les régions côtières, ce serait davantage le cas durant l’hiver.»
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