Les plus gros émetteurs de CO2 ? Les diplômés
Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les plus riches, mais bien les plus diplômés qui émettent le plus de CO2 en se déplaçant, affirme une étude française.
Oubliez le cliché de l’homme d’affaires, au volant de son gros 4×4, qui pollue sans vergogne et celui du Bobo écolo surdiplômé en vélo qui calcule son empreinte écologique. Une étude française menée par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) démonte ces idées reçues, comme nous l’explique le journaliste Olivier Razemon sur son blog hébergé par Le Monde.
Le Cerema a dressé un portrait-robot du « grand émetteur » de CO2: « un homme, riche, diplômé, actif, possédant une ou plusieurs voitures, vivant dans un foyer comportant un ou deux enfants, installé dans un territoire rural ou périphérique relativement éloigné des transports publics, des établissements scolaires et des commerces ».
Trois catégories de « grands émetteurs »
Ce profil type est à subdiviser en trois catégories : les « grands navetteurs », les « grands voyageurs » et les « hypermobiles ».
La première est responsable de 30% des émissions, alors qu’elle représente 13% de la population. Il s’agit de personnes habitant dans le périurbain, qui ont un revenu confortable et qui voyagent peu. La principale source de leurs émissions de CO2: leurs trajets quotidiens.
La seconde est responsable de 10% des rejets liés aux transports, alors qu’elle ne représente que 1,6% de la population. Ces « grands voyageurs » sont actifs, très diplômés et vivent en centre-ville. Ou alors il s’agit de retraités fortunés. La principale source de leurs émissions de CO2: les voyages longue-distance.
Et enfin la troisième catégorie, celle des « hypermobiles », est responsable de 19% des émissions de CO2, alors qu’elle ne représente que 5% de la population. Elle reprend les caractéristiques des deux premières catégories: des diplômés, actifs, très motorisés, qui vivent en banlieues aisées. La principale source de leurs émissions de CO2: les trajets quotidiens et les voyages.
Donc, si l’on résume cette étude, qui se base sur 20 000 entretiens, 125 000 trajets et 18 000 voyages, les plus gros émetteurs de CO2 lors de leurs déplacements sont les plus diplômés. Car le point commun des « grands émetteurs » est bien le diplôme, et non le revenu. Plus les personnes ont étudié longtemps, plus elles sont amenées à se déplacer et émettre du CO2. « Ce sont d’abord les caractéristiques des individus, notamment leurs diplômes et leurs activités, qui expliquent les émissions de CO2 liées aux mobilités », conclut Damien Verry, du département « Déplacements durables » du Cerema.
Quand on sait que le secteur des transports est responsable, à l’échelle planétaire, de 23% des émissions de CO2 issues de la combustion d’énergies fossiles, les petites habitudes du quotidien peuvent véritablement avoir un gros impact sur le long terme.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici