Le supervolcan de Yellowstone pourrait-il plonger le monde dans l’apocalypse ?
Connu pour ses magnifiques paysages de montagnes, ses animaux à l’état sauvage ou ses impressionnants geysers, le parc national de Yellowstone abrite pourtant quelque chose de moins idyllique. Ce supervolcan frémit pour l’instant tranquillement juste en dessous de la surface de la Terre. S’il venait à entrer en éruption, il pourrait causer un cataclysme qui toucherait le monde entier. Or ce jour semble plus proche que prévu.
Yellowstone : ses terres sauvages, ses montagnes, ses forêts, ses animaux sauvages et son « Old Faithfull », un des geysers les plus impressionnants au monde. Une véritable carte postale. L’image idyllique du parc national américain est pourtant mise à mal par un supervolcan endormi. Découvert dans les années 1960, le supervolcan de Yellowstone a connu sa dernière grande éruption il y a 640 000 ans. La puissance de l’éruption a été estimée à 10 000 fois supérieure à celle du volcan islandais Eyjafjallajökull, en mars 2010. L’indice d’intensité volcanique, qui classe les éruptions en fonction de leur importance, sur une échelle de 1 à 8, a donné la note de 4 au volcan islandais, et la note maximale à celle de Yellowstone, considérée officiellement comme « apocalyptique ».
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Mais pourquoi le supervolcan refait-il aujourd’hui parler de lui ?
Selon une analyse menée par des experts durant plusieurs semaines, et reprise par le site Science Post, le volcan pourrait se réveiller plus tôt que prévu. Les chercheurs de l’Université Arizona State se sont intéressés aux minéraux issus de la dernière éruption. Ils pensaient jusqu’ici qu’il fallait plusieurs siècles avant que des signes d’un éventuel réveil mènent à une éruption, mais l’analyse de ces minéraux a démontré que le remplissage des chambres magmatiques (avant l’explosion) et leur changement de composition n’avaient pas pris plus que quelques décennies.
Entre juin et octobre de cette année, les géologues de l’Université d’Utah, qui étudient l’activité sismique du parc national, ont enregistré pas moins de 2500 très courtes secousses, dont la magnitude ne dépassait jamais 1 sur l’échelle de Richter. « Rien que pour la première semaine de juin, on comptait 464 légères secousses, soit le nombre le plus élevé de ces cinq dernières années, bien qu’elles soient inférieures aux périodes de secousses qu’on a connues en 2002, 2004, 2008 et 2010 », explique dans une déclaration un des scientifiques de l’Université américaine. Les chercheurs ont également remarqué une évolution inattendue de sa température.
En 2013, les chercheurs de cette même Université ont indiqué que la taille de la chambre magmatique avait été sous-estimée (90 km de long pour 20 km de large, située entre 2 et 15 km en-dessous de la surface). Deux ans plus tard, d’autres spécialistes ont découvert la présence d’une énorme réserve située juste en-dessous de la première chambre magmatique. Celle-ci se situerait entre 19 et 45km sous la surface.
Quelles conséquences ?
Les spécialistes ne prévoient cependant pas d’éruption pour tout de suite. Les chances d’assister à une catastrophe au cours de l’année 2017 étaient de 1 sur 730 000.
Mais s’il venait à entrer en éruption, il pourrait provoquer de terribles dégâts sur les zones avoisinantes. « Il est possible que le volcan se réveille dans les dizaines d’années à venir. Mais il y a 999 chances sur 1000 qu’il s’agisse d’une éruption classique, qui certes serait importante, et 1 chance sur 1000 qu’on assiste à une éruption dramatique, 1000 fois plus forte, et qui pourrait avoir un énorme impact climatique », explique le vulcanologue français Jacques-Marie Bardintzeff, à LCI.
Les scientifiques de l’Université d’Arizona State estiment qu’une éruption provoquerait le rejet de 1000 km3 de cendres et de dioxyde de soufre dans l’atmosphère (il y a 640 000 ans, la surface totale atteinte par la projection des cendres a formé un triangle qui rejoint la Californie, la Louisiane et la frontière USA-Canada, voir photo plus haut), soit une quantité 2500 fois plus importante que la plus forte éruption qu’ont connue les Etats-Unis, celle du Saint Helens en 1980, dans l’état de Washington.
Si ce scénario cataclysmique bien qu’improbable se réalisait, une partie de la Terre pourrait être plongée dans un « hiver volcanique », ce qui aurait pour conséquences la chute brutale des températures, le recouvrement des sols de cendres d’une épaisseur de 2,5 cm (on estime qu’une super-éruption pourrait étendre des cendres sur plus de 800 kilomètres, soit la distance entre Paris et la côte d’Azur), des chutes de pluie acide et de dioxyde de soufre, qui détruiraient les récoltes et pollueraient une partie de l’eau, sans oublier les pertes humaines (on estime à 90 000 les victimes directes d’une super-éruption).
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