« Le risque d’invasion grandit »: l’ambroisie, le nouveau cauchemar des allergiques au pollen
L’ambroisie, plante envahissante dont le pollen est hautement allergisant pour l’homme, gagne progressivement nos contrées. Pour enrayer sa propagation, un observatoire de l’ambroisie a été mis sur pied en Wallonie.
Les yeux qui piquent, le nez qui coule, la gorge qui gratte… Chaque année, c’est la même ritournelle pour les allergiques au pollen : le retour du printemps entraîne son lot d’inconfort et de désagréments. Malheureusement, la prolifération de l’ambroisie en Belgique pourrait bien encore prolonger la saison pollinique, au grand dam de tous les allergiques.
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L’ambroisie, plante envahissante originaire d’Amérique du Nord, libère en effet son pollen plus tard que les autres espèces, aux alentours des mois de juillet et août. Les symptômes peuvent ainsi se faire ressentir jusqu’en octobre. En raison de sa nature hautement allergène et de sa vitesse de propapagation, cette espèce pourrait poser un sérieux problème de santé publique dans les années à venir, alertent les scientifiques. « En Belgique, l’ambroisie est au stade de plante émergente. Alors qu’on en avait très peu par le passé, elle est en nette progression depuis quelques années », confirme Arnaud Monty, chargé de cours à Gembloux Agro-Biotech (ULiège).
Quarante-trois espèces en Wallonie
Importée accidentellement des Etats-Unis dans la seconde moitiée du 19e siècle, probablement via des activités agricoles, l’ambroisie s’est d’abord développée dans le sud de l’Europe, avant de gagner d’autres contrées. Elle a été observée pour la première fois sur le territoire belge en 1970. Au vu des problèmes causés par sa prolifération dans le sud de la France, notamment, la Wallonie a mis sur pied un « observatoire de l’ambroisie » il y a trois ans. L’objectif ? Recenser les différentes populations et les enrayer rapidement. « En général, on s’y prend trop tard pour limiter la progression des espèces exotiques envahissantes. Ici, le service public a anticipé et pris le problème à la racine. C’est un cas heureux en termes de gestion », se réjouit Arnaud Monty.
En 2020, l’observatoire a dénombré 25 espèces existantes en Wallonie. Depuis, environ 25 nouvelles populations supplémentaires sont découvertes chaque année, alors que d’autres sont progressivement éradiquées. « Actuellement, on a 43 populations toujours persistantes en Wallonie, que l’on garde à l’œil, et 34 ont déjà été complètement éradiquées », précise Arnaud Monty. « Le risque d’invasion grandit donc, mais il reste sous-contrôle », nuance l’expert en biodiviersité.
Grâce au travail de gestion de l’observatoire, aux efforts de sensibilisation et à la participation citoyenne (via des applications d’encodage, notamment), l’ambroisie reste sous un seuil raisonnable en Wallonie. « Mais de là à éradiquer totalement cette plante sur notre territoire, je n’y crois pas. Il existera toujours des voies d’entrée, et le réchauffement climatique ne pourra que favoriser le développement des espèces », insiste Arnaud Monty. « Ce qui est encourageant, c’est que la zone ardennaise, aux sols plus froids, est pour le moment épargnée. » En Flandre et à Bruxelles, le développement de l’espèce semble également sous contrôle, bien qu’il n’existe aucun organe officiel de recensement.
Les bons réflexes contre l’ambroisie
Concrètement, l’ambroisie se développe dans les jardins, sur les sols nus et remaniés, ou encore dans les zones de jachères. De la même famille que le tournesol, elle se repère à sa tige rougeâtre et velue et à ses feuilles vert clair, de couleur uniforme sur les deux faces. Pour s’en débarrasser, il suffit d’en arracher la racine. Cela étant, durant la libération du pollen (juillet-août), l’apprenti jardinier risque de s’exposer à une forte quantité de pollen lors de l’arrachage et d’ainsi développer des réactions allergiques très fortes. Mieux vaut alors appeler les équipes de l’observatoire, qui se déplacent gratuitement chez les particuliers pour les arracher à l’aide de de gants et de combinaison.
Pour signaler la présence d’ambroisie, ou pour toute information supplémentaire, consultez le site de l’Observatoire wallon ici.
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