Le pollen est bien présent et le changement climatique n’arrangera pas les choses
Augmentation des températures, nez qui coule, yeux qui grattent. En pleine pandémie, de nombreux Belges se posent la question : allergies ou Covid-19 ? Malheureusement, ces allergies vont continuer à être de plus en plus présentes.
Un des problèmes avec ce coronavirus c’est que les symptômes peuvent se superposer à d’autres soucis de santé. En ces temps de pollinisation, il est donc parfois difficile de savoir si vous êtes infecté par le coronavirus ou par de « simples » allergies. De plus, comme nous manquons de test, de nombreuses personnes ne peuvent pas savoir avec certitude s’il s’agit bien du pollen et non du virus.
2020 sera encore très probablement une année au-dessus de la moyenne pour les allergies, voire même la pire année jamais enregistrée. Un phénomène qui s’accentue depuis des années. Le changement climatique est l’un des principaux facteurs de cette augmentation avec des records de température battus chaque année. Et plus le climat change rapidement, plus la situation s’aggrave. Dans l’avenir, les allergies saisonnières constitueront probablement l’un des exemples les plus probants de la manière dont le réchauffement climatique accroît les risques sanitaires.
Le pollen est quasi impossible à éviter
Le pollen est une poudre fine produite dans le cadre du cycle de reproduction sexuée de nombreuses variétés de plantes. Il est libéré en réponse à des signaux environnementaux tels que la température, les précipitations et la lumière du soleil. La taille des grains de pollen varie de 9 à 200 microns, de sorte que certains types de pollen peuvent pénétrer profondément dans les poumons et provoquer des irritations, même chez les personnes qui ne souffrent pas d’allergies. De fortes concentrations de pollen dans l’air déclenchent des réactions allergiques et peuvent se propager sur des kilomètres.
Le CO2 aussi responsable de l’augmentation
En plus de la hausse des températures, l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère joue aussi sur développement des plantes. En effet, le dioxyde de carbone est un élément nutritif important. Des concentrations plus élevées de dioxyde de carbone encouragent donc les plantes à produire plus de pollen.
Plus de pollen signifie généralement plus de graines et donc potentiellement plus de plantes la saison suivante. Et des températures moyennes plus chaudes signifient que le printemps commence plus tôt et que l’hiver arrive plus tard, ce qui donne aux producteurs de pollen plus de temps pour envoyer leurs particules allergisantes.
Les régions les plus froides fortement touchées
L’Alaska, par exemple, se réchauffe très vite. Cela a des conséquences énormes pour les personnes allergiques. En Alaska, les bouleaux émettent tellement de pollen que même les personnes qui ne souffrent pas d’allergies sont touchées. Pour un taux de pollen élevé, il faut plus de 175 grains par mètre cube. Aujourd’hui, les taux montent entre 2 000 et 4 000 grains par mètre cube.
En plus de la quantité de pollen, l’augmentation des concentrations de dioxyde de carbone augmente les peptides allergènes du pollen. Ceux-ci sont le signal moléculaire qui déclenche le système immunitaire du corps. Donc, plus de peptides sur un grain de pollen signifie une augmentation de la gravité de l’allergie. Il ne s’agit donc pas seulement d’une augmentation de la quantité de pollen. Le pollen lui-même devient de plus en plus puissant pour provoquer une réponse immunitaire.
Les allergies vont s’aggraver
Malheureusement pour les personnes sensibles, les chercheurs estiment que le nombre de pollens de toutes les variétés doublera d’ici 2040. Tout cela notamment à cause du réchauffement de la planète et des gaz à effet de serre. Respirer correctement sera donc de plus en plus compliqué pour les personnes allergiques pendant les périodes de pollinisation.
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