La Flandre condamnée à 850.000 euros pour sa (non) politique de qualité de l’air
Le gouvernement flamand devra payer 850.000 euros à l’organisation environnementale Greenpeace, car le plan de qualité de l’air, établi après un jugement du tribunal de première instance de Bruxelles, ne répond pas aux exigences de la décision de justice, annonce l’organisation environnementale mardi.
En 2017, Greenpeace avait assigné le gouvernement flamand en justice, estimant que la Région n’en faisait pas assez pour contrôler la qualité de l’air au nord du pays et ne transmettait pas les informations correctes et complètes à la Commission européenne. Selon elle, la mise en place d’un plan était urgente. Le tribunal de première instance de Bruxelles a donné raison à Greenpeace en 2018 et imposé au gouvernement de se conformer au jugement dans l’année. En cas d’absence de réaction, une astreinte de 1.000 euros par jour était prévue.
La Région flamande a bel et bien élaboré un plan sur la qualité de l’air mais, selon Greenpeace, celui-ci ne répond pas aux exigences du jugement. L’organisation environnementale a alors envoyé début novembre 2019 une mise en demeure au cabinet de la ministre régionale de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA) afin de réclamer les astreintes.
Le tribunal a désormais fixé le montant de ces astreintes, porté à 850.000 euros. « Près de cinq ans se sont écoulés depuis notre action initiale et le gouvernement flamand n’a toujours pas travaillé sur un plan d’action suffisamment ambitieux », déplore Joeri Thijs, expert Mobilité chez Greenpeace. « C’est une véritable honte quand on sait que, dans notre pays, plus de 7.500 personnes meurent prématurément chaque année à cause de la mauvaise qualité de l’air. Nos poumons, le climat et la nature ont désormais besoin de politiques audacieuses qui rendent notre mobilité plus saine, plus durable et plus inclusive. »
Greenpeace utilisera la plus grande partie du montant des astreintes pour mettre en place un « Healthy Air Fund ». Ce fonds soutiendra des groupes d’action et des associations actives dans des projets locaux visant à améliorer la qualité de l’air et de l’environnement.
« Nous n’allons pas au tribunal pour recevoir des astreintes, mais pour rappeler aux décideurs politiques leur devoir et faire appliquer le changement », ajoute Greenpeace. « Nous utiliserons cet argent pour soutenir les personnes qui veulent créer le changement dans leur quartier. Le gouvernement ne nous protège pas assez, alors nous allons nous mobiliser. »
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici