Carte blanche
La Belgique doit doubler sa contribution au Fonds vert pour le climat
Les pays pauvres sont les principales victimes du changement climatique, alors qu’ils sont les pays qui polluent le moins. C’est pourquoi le parlement demande au gouvernement belge de doubler sa contribution. Le Premier ministre doit confirmer cet engagement ce vendredi 25 octobre à 14h, à l’occasion du sommet pour le Fonds Vert pour le Climat.
Le Fonds Vert pour le Climat est né lors de la COP15 à Copenhague en 2009. Il est reconnu comme un instrument clé du mécanisme de financement climat international, pour fournir l’appui aux pays qui en ont le plus besoin. La session officielle de refinancement de ce Fonds a lieu ces 24 et 25 octobre à Paris. Les États donateurs y annonceront leurs nouvelles contributions ce vendredi dès 14h.
Certains pays, tels que l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suède ou la France ont déjà annoncé un doublement de leurs contributions respectives. Ils sont en effet convaincus du rôle du Fonds Vert pour aider les pays les plus vulnérables à s’adapter aux conséquences du réchauffement, mais aussi à investir dans un développement résilient et le plus possible neutre en carbone.
Il y a moins d’un mois avait lieu le Sommet d’Action pour le Climat, à New York. Charles Michel y a annoncé qu’il allait « proposer au Parlement de doubler » les contributions belges au financement climat (« I would also propose to the Parliament to double our global climate change contributions »). Si cette déclaration d’intention est positive, elle doit maintenant impérativement être concrétisée.
C’est en tout cas ce que lui demande le parlement. Hier soir, en séance plénière à la Chambre, les députés ont donné un mandat très clair au gouvernement fédéral par l’adoption d’une résolution lui demandant de doubler la contribution fédérale au Fonds Vert pour le Climat. Le Premier ministre a donc le soutien du parlement pour annoncer une contribution ambitieuse demain au sommet à Paris. Un doublement de la contribution fédérale équivaudrait à un montant minimum de 120 millions d’euros[1].
Nous ne pouvons accepter de grandes déclarations d’intention sur la scène internationale si elles ne sont pas suivies par des engagements nationaux concrets. Plus qu’une question de crédibilité, il s’agit aussi d’un devoir moral vis-à-vis des pays touchés par le changement climatique.
Les parlementaires ont envoyé un signal positif et fort en termes de justice climatique et de solidarité internationale, le gouvernement doit prendre ses responsabilités et faire de même. Faut-il le rappeler, ce n’est pas de générosité dont il est question ici, mais bien de justice climatique. Les pays pauvres ne pourront pas respecter leurs engagements climatiques sans disposer des moyens financiers prévus par l’accord de Paris sur le climat. C’est pourquoi les pays riches, dont la Belgique, doivent respecter leurs engagements en la matière.
Monsieur le Premier ministre, chaque seconde, chaque émission de gaz à effet de serre, chaque dollar compte.
Rebecca Thissen, chargée de recherche au CNCD-11.11.11et
Ines Ayari, chargée de plaidoyer chez Oxfam Solidarité
[1]A Lima, en 2014 (COP 20), le gouvernement fédéral a annoncé, par la voix d’Alexander De Croo, que sa contribution au FVC s’élèverait à 50 millions € (ou 66,9 millions USD). Doubler ce montant (66,9 x2) et le convertir au taux actuel de conversion du FVC nous mène au montant minimum de 120 millions d’euros.
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