Faire du kayak en Wallonie, bientôt fini l’été?
La fermeture estivale de certains tronçons de rivière est courant en Wallonie. Actuellement, il est presque impossible de faire une descente en Wallonie.
Vous cherchez une chouette activité à faire ces prochains jours en Wallonie. Vous pouvez oublier le kayak. La grande majorité des rivières wallonnes où des activités de kayak sont proposées sont fermées à la navigation. Sur l‘outil en ligne Infokayak qui indique où il est autorisé de circuler, l’Amblève, l’Ourthe, la Lesse, la Semois ou encore le Viroin sont désormais presque totalement rouges (seul un tout petit tronçon est toujours accessible sur l’Ourthe). Pour cause: les fortes chaleurs et le manque de pluie de ce mois de juillet ont engendré une baisse du niveau de certains cours d’eau. La situation ne risque pas de s’améliorer au cours des prochaines semaines, vu le peu de pluie au programme.
Sans eau, les conditions ne sont plus réunies pour une bonne pratique du kayak, les kayakeurs doivent trop souvent descendre de leur embarcation, on abîme le matériel et surtout, on abîme la nature.
La fermeture estivales de certains tronçons est assez récurrente en Wallonie. « C’est la sixième année consécutive qu’on ferme en été, explique Nicolas Caprasse, responsable d’Ardenne Aventure. Le kayak va devenir une actitivté de luxe et rare en été. On ne sait pas du tout quand on pourra rouvrir. Il faudrait deux journées de pluie continue pour atteindre un certain débit. » « On ne veut pas jouer au yoyo, il va falloir beaucoup de pluie avant la réouverture » confirme Nicolas Yernaux, porte-parole du Service Public de Wallonie. Cela fait treize ans qu’Ardenne Aventure organise des descentes en kayak, « c’est la huitième année qu’on ferme en juillet et août. Or, c’est notre l’activité la plus rentable. On propose une alternative en mettant des kayaks sur le lac de Nisramont mais cela ne compensera jamais une descente. »
Lacher de l’eau des barages, une alternative ?
Certaines rivières françaises luttent contre ces fermetures via des lâchers d’eau des barrages en amont. En Belgique hors de question, au plus grand regret de Nicolas Caprasse. « Cela artificialiste les débits des cours d’eau, explique Nicolas Yernaux. Les seuils sont là pour protéger l’environnement. L’économie des cours d’eau est possible mais tout en respectant l’environnement qui est sûrement moins propice qu’avant. Le Conseil d’Etat a récemment annulé un arrêté pour mettre fin au trop-plein de kayaks. » Dans cette décision, l’instance indique que rien ne permet de s’assurer que le nombre de mises à l’eau autorisé ne risque pas de porter préjudice à l’intégrité des sites Natura 2000 traversés par le parcours des kayaks.
En parlant de seuils, ils risquent d’être revus dans les prochaines années, explique le porte-parole. Etablies il y a une quinzaine d’année, ils fixent un débit en-deçà duquel les kayaks ne peuvent plus naviguer dans la rivière. Les inondations de l’an dernier ont élargi le lit de certaines rivières par endroit et diminue encore la hauteur de l’eau en temps de sécheresse. « Il y a pas mal de choses qui risquent de bouger pour le normatif sur le kayak » conclut Nicolas Yernaux.
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