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Et si… on renouait avec la nature ? (Zone + Le Vif)

Loïs Denis Journaliste

Avec des « si », on pourrait refaire le monde. Refaisons-le !

Qui n’apprécie pas un bol d’air frais en forêt ? L’atmosphère paisible, l’odeur apaisante si caractéristique, le doux murmure des feuilles caressées par le vent, le concert des oiseaux. Reste que se balader et contempler la nature, c’est bien. S’offrir un véritable  » bain de forêt « , c’est mieux. Un concept qui nous vient du Japon – rien d’étonnant. Préconisé depuis 1982 par l’Agence forestière du Japon pour une bonne hygiène de vie, il est devenu là-bas un mode reconnu de relaxation et de gestion du stress. Mais concrètement, comme s’y prendre ? Voici la marche à suivre.

Rendez-vous dans le bois le plus proche. Mettez-vous dans un état d’esprit propice à la détente. Promenez-vous d’un pas tranquille et respirez profondément. Rien de bien compliqué. Petit bonus pour les plus convaincus : enlacez un arbre. Câlinez-le, chérissez-le, parlez-lui (éventuellement par télépathie, pour éviter les regards dubitatifs) et tentez de capter son énergie. Un rituel efficace, à en croire les adeptes de sylvothérapie, même si les sceptiques verront là une énième lubie d’illuminés. Pourtant, la méthode a fait ses preuves : plusieurs études ont en effet démontré que les milieux boisés réduisent la tension artérielle et le rythme cardiaque. D’un revers de branche, balayées l’anxiété, la dépression, la colère, la fatigue et la confusion ! Mère nature vous apportera vigueur et apaisement.

Dès 1984, des chercheurs démontraient que des patients bénéficiant d’une fenêtre avec vue sur un pan de verdure se rétablissaient plus rapidement que d’autres ayant subi une opération chirurgicale identique. Il suffirait donc d’admirer la nature pour en prendre plein la santé. Et les résultats sont plus surprenants encore auprès des jeunes. Une étude de l’université de Hong Kong a ainsi révélé que les enfants qui avaient davantage de liens avec la nature présentaient moins de troubles comportementaux ou psychologiques : moins anxieux, moins hyperactifs, ils afficheraient d’embléee un comportement  » prosocial « . Il y a cinq ans déjà, des scientifiques du Centre pour la recherche en épidémiologie environnementale de Barcelone avaient établi qu’une exposition accrue à la nature augmentait de 5 % la capacité de mémorisation des élèves et diminuait très légèrement (1 %) leur inattention en classe. Une réalité possiblement liée à une moindre exposition à la pollution atmosphérique.

Au Canada, six cents médecins plaident en faveur d’un verdissement des villes pour vivre en meilleure santé. Selon Jérôme Dupras, professeur en économie écologique à l’université du Québec, les arbres permettent de retenir le carbone, lutter contre les îlots de chaleur, filtrer les polluants et les particules fines d’ozone. Verdir l’environnement urbain entraînerait dès lors une chute des cas d’asthme, d’autisme, des risques de diabète, d’hypertension artérielle, d’embonpoint ou d’obésité, ainsi qu’une baisse de la mortalité liée aux problèmes respiratoires ou au cancer. A la clé, toujours au Québec, une économie potentielle de dix-huit milliards d’euros, soit le coût annuel entraîné par ces maladies. Prendre des doses régulières de nature, une solution pour alléger les finances publiques et voir la vie en vert.

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