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Est-il possible de « traire » des plantes?

Rosanne Mathot Journaliste

La technique, développée par la start-up française PAT (Plant Advanced Technologies), est riche de promesses en matière de santé humaine et d’environnement.

Pourquoi broyer des végétaux pour en extraire des molécules alors qu’il suffirait de « traire » leurs racines? La technique, développée par la start-up française PAT (Plant Advanced Technologies), est riche de promesses en matière de santé humaine et d’environnement. PAT a d’ailleurs obtenu le label HVE (haute valeur environnementale), le plus haut des trois niveaux de certification environnementale des exploitations agricoles en France.

L’extraction in vivo de molécules permet de récolter l’équivalent de trente hectares de culture dans 1 000 m2 de serres, sans mutiler les plantes. Les molécules prélevées à leurs racines sont utilisées en pharmacologie pour fabriquer des médicaments et élaborer des traitements contre la maladie d’ Alzheimer ou le cancer, deux projets en cours. Des applications de ce système breveté existent aussi en agrochimie pour la mise au point de biopesticides, en partenariat avec BASF. En cosmétique et en dermatologie, la technologie remporte déjà également un franc succès, notamment pour la création de crèmes cicatrisantes, antiâge (avec Chanel) ou antipsoriasis.

Les plantes « à traire » sont cultivées hors-sol, dans des serres. Une brumisation fine leur apporte les nutriments dont elles ont besoin tout en diffusant des agents agresseurs qui déclencheront le système immunitaire des plantes, lesquelles produisent des substances défensives. Ces anticorps sont récoltés dans des bacs (c’est la « traite ») lorsque les racines les libèrent, par osmose, une fois immergées dans un liquide contenant de l’eau et des solvants. On récolte ainsi jusqu’à mille fois plus de molécules que par broyage.

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