En images: Longyearbyen, à l’avant-poste du changement climatique
La ville la plus septentrionale de la planète est aussi celle qui se réchauffe le plus rapidement. A Longyearbyen, dans l’archipel norvégien du Svalbard, la température y augmente cinq fois plus vite que la moyenne mondiale. Les habitants y ressentent plus que jamais ses effets. Et les conséquences sont dramatiques.
Kim Holmen, directeur international de l’Institut polaire norvégien (Norsk Polarinstitutt) vit dans le nord de l’archipel norvégien du Svalbard depuis trois décennies. Pour lui, les changements sont « profonds, importants et rapides. (…) Nous perdons le Svalbard que nous connaissons. Nous perdons l’Arctique tel que nous le connaissons à cause des changements climatiques », regrette-t-il. « C’est une mise en garde contre toutes les difficultés et tous les problèmes qui vont se répandre sur la planète. »
L’imposant mais fragile glacier Wahlenberg .
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Vue aérienne des montagnes enneigées du Svalbard.
Audun Salte prépare ses chiens de traîneau. Il craint qu’à mesure que les températures se réchauffent, le changement climatique pourrait entraîner l’extinction de toute vie sur Terre. L’homme, qui a 110 chiens, se préoccupe surtout pour les « non humains » de la planète. « Si le changement climatique doit être la fin de l’humanité, je m’en fiche, mais si le changement climatique est la fin de toute espèce animale qui n’a rien fait pour accélérer ce processus, c’est là que je réagis » confie-t-il. Il compare le changement climatique à un accident de voiture, devant lequel les autres véhiculent ralentissent par curiosité: « Tout le monde ralentit pour regarder sans réaliser que nous sommes en fait l’accident de voiture ».
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Christiane Huebner joue avec son chien Svea devant sa maison dans la ville de Longyearbyen. Il y a trois ans, à l’approche de l’hiver, 13 mètres de côtes se sont effondrés pendant la nuit, rendant sa cabane dangereusement trop près du fjord. Sa famille et leurs husky ont dû abandonner la maison. « C’était un signal d’alarme, car c’est arrivé très vite », se souvient-elle. Ils sont revenus le printemps suivant et ont dû déplacer l’habitation.
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Ivar Smedsrod, vicaire intérimaire, n’est venu ici que pour l’été, mais il a déjà appris les craintes des locaux concernant les effets d’un climat qui change rapidement. L’un de ces effets est le dégel du permafrost (ou pergélisol) au cimetière. « Au fur et à mesure que le pergélisol dégèle, ce qui est dans le sol atendance à remonter », dit-il. C’est le cas des cercueils par exemple, qui remontent à la surface.
Des pierres tombales en bois blanc menacées de glissements de terrain en raison du dégel du pergélisol se dressent sur le flanc d’une montagne dans le cimetière de Longyearbyen.
L’église de Svalbard, qui se considéré comme l’église la plus septentrionale du monde.
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Bent Jakobsen travaille à la mine depuis près de 14 ans. « Longyearbyen a été fondée à cause de l’extraction du charbon, et nous (ndrl : les mineurs) sommes en train de disparaître. L’extraction du charbon ici est une très longue tradition. Ici, tout dépend des mineurs de charbon, alors sans nous, qu’est-ce qu’il nous reste ? Nous avons le tourisme. Eh bien, le tourisme pollue aussi « , dit-il. « J’entends tout ce qu’ils disent sur le changement climatique, mais je sais par le passé que nous avons eu des hivers super doux, surtout au Svalbard. Il se déroule par cycles. Nous avons besoin de charbon pour fabriquer des voitures, des téléphones cellulaires et ainsi de suite, mais c’est ce à quoi les gens ne pensent pas. Nous n’avons pas encore d’alternative suffisante. «
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