En images: Bialowieza, la dernière forêt vierge d’Europe victime de coupes d’arbres
La Cour avait ordonné la semaine dernière « la cessation immédiate de l’exploitation forestière » sur ce site naturel protégé, une mesure provisoire en attendant une décision finale sur un référé déposé le 13 juillet par l’exécutif européen.
La Pologne poursuit « des actions de protection, concordantes aussi avec la volonté d’assurer la sécurité » publique, a déclaré aux journalistes le ministre Jan Szyszko. Il a précisé qu’il allait envoyer une réponse à la Cour, « d’ici le 4 août ».
La télévision commerciale TVN24 a montré lundi des images de grands engins en train d’abattre des arbres dans cette forêt située le long de la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, héritière des grandes forêts primaires d’Europe, qui abrite une faune unique. Ce massif forestier est inscrit sur la liste du patrimoine naturel mondial de l’Unesco et protégé dans le cadre du réseau européen Natura 2000.
« Les coupes se poursuivent, même si avec moindre intensité », a confirmé à l’AFP Krzysztof Cibor, porte-parole de Greenpeace Pologne.
Samedi, un caméraman cherchant à savoir si les coupes avaient cessé avait été agressé à Bialowieza par des employés d’une société d’abattage d’arbres, un acte condamné lundi par les autorités.
La Commission européenne a déposé le 13 juillet un recours en manquement au droit de l’UE contre la Pologne, ce qui peut déboucher en fin de procédure sur des sanctions financières.
L’exécutif européen reproche à Varsovie de mener une exploitation forestière à grande échelle dans cette forêt, qui menacerait l’intégrité du site, avec notamment l’abattage d’arbres centenaires.
La Pologne soutient de son côté qu’elle procède à des coupes de « protection » pour stopper des attaques d’insectes xylophages, sécuriser la circulation routière et lutter contre les risques d’incendie.
Le comité de l’Unesco chargé du patrimoine mondial a récemment rejoint l’UE dans ses appels à la suspension des opérations en forêt de Bialowieza. Exprimant sa « plus grande préoccupation », il avait annoncé le 5 juillet l’envoi d’une mission de surveillance sur place.
AFP
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