Il fait plus chaud en juillet partout en Belgique : voici comment la température a évolué dans votre commune en 60 ans
Trente-quatre degrés lundi, 38° degrés mardi: les températures ne vont pas baisser ces prochains jours. Il fait chaud, de plus en plus chaud en Belgique au mois de juillet. La température maximale moyenne a augmenté de plus d’1,4° en 60 ans.
Plus 1,4 degrés à Ostende ou à Charleroi, plus 2,1° à Lommel, plus 0,9° à Neufchâteau. Aucune commune ne fait exception. Le Vif a analysé les températures maximales en moyenne en juillet sur deux périodes de trente ans, et le résultat est sans appel. Peu importe où l’on habite en Belgique, la température maximale a augmenté.
La comparaison se base sur deux périodes de 30 ans, une séquence assez longue pour en tirer des conclusions, selon les climatologues. Première période : entre 1960 et 1990. Deuxième période : entre 1991 et 2020. Les données fournies par l’IRM et qui ont été compilées dans la carte ci-dessous indiquent les températures maximales en moyenne au mois de juillet et au mois d’août.
« Ce qu’on peut en déduire avec certitude, c’est que la température a augmenté partout en Belgique », analyse Sébastien Doutreloup, chercheur au Laboratoire de Climatologie de l’Université de Liège. « C’est impressionnant et c’est l’évolution logique dans un contexte de réchauffement climatique qu’on est en train de vivre. Il y a plein de signes qui nous arrivent en permanence. Il faut aussi se dire que cette carte montre les températures maximales moyennes, ça veut dire que les extrêmes augmentent aussi. » Dans son rapport climatique de 2020, l’IRM notait : « Le réchauffement climatique est également clairement visible dans les observations à Uccle et dans toute la Belgique, depuis le milieu du 20e siècle. À Uccle, les six années les plus chaudes ont toutes été observées après 2005, et l’augmentation moyenne de la température pour 2019 est supérieure à 2,5°C par rapport à la période 1850-1900. » Une conclusion claire sur cette carte.
Suite de l’article après les infographies.
Plusieurs hypothèses
Sébastien Doutreloup a également plusieurs hypothèses pour expliquer la différence entre les zones. Premièrement, l’importance des zones boisées. Là où celles-ci sont présentes, au sud de la Belgique ou encore au sud de Bruxelles, les températures augmentent moins fortement. « En Wallonie, le relief et les zones boisées jouent sûrement un rôle. » On peut également voir que la Flandre est globalement est plus foncée. « Il y a un possible lien avec l’urbanisation ? »
Ensuite, on sait que les températures sont plus élevées dans le Limbourg. « Le Limbourg, est la région de Belgique où on a les températures maximales les plus fortes. Cela est lié au sol du Limbourg. Plus sableux, il renvoie beaucoup plus de chaleur dans l’atmosphère qu’un sol argileux. Vous avez déjà tous fait l’expérience de marcher sur du sable quand il fait chaud, il est brûlant, contrairement aux zones terreuses ou herbeuses. La question c’est de savoir pourquoi ça augmente plus ? Là il est difficile d’avancer des conclusions. On peut croire que le Limbourg est plus sec, que les sols gardent donc moins l’humidité et que l’atmosphère se réchauffe d’autant plus. On peut aussi croire qu’il y a plus d’ensoleillement et donc le sol va se réchauffer d’autant plus. »
A noter également : les artefacts que peuvent créer la récolte des données. En effet, l’IRM ne dispose pas de station météo dans chaque commune. La prise de température à un endroit peut donc avoir un impact sur les résultats dans les communes alentour.
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