Déforestation: pas de réduction et un écart croissant par rapport aux objectifs
La déforestation continue de croître, alors que l’accord de Glasgow de 2021 prévoyait une diminution. La situation n’est pourtant pas irréversible, insiste les auteurs d’un rapport.
La déforestation mondiale a progressé l’an dernier, s’éloignant de l’objectif international «zéro déforestation» d’ici 2030, ressort-il mardi d’un rapport de plusieurs organismes de recherche et d’associations climatiques. En 2023, l’équivalent en forêts de plus de deux fois la Belgique a été détruit.
Une déforestation très importante au niveau des tropiques
Plus de 140 pays se sont engagés à arrêter et même inverser la déforestation dans le monde d’ici 2030 lors de la 26e conférence des Nations unies sur le climat (COP26), qui s’est tenue à Glasgow en 2021. Pourtant, l’an dernier, 6,37 millions d’hectares verts ont disparu alors que l’objectif était de limiter la déforestation à 4,38 millions d’hectares en 2023. Soit un écart de 45% par rapport à la limite fixée.
L’agriculture, la construction de routes, les incendies et l’exploitation économique constituent les principales causes de déforestation en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Seuls le continent océanien et sa kyrielle de petites nations du Pacifique ont atteint leur objectif pour 2023. La presque totalité de ces déboisements (96%) concernent les régions tropicales. L’Asie, qui avait presque atteint sa cible pour 2022, a enregistré un recul significatif avec 1,83 Mha perdus l’année suivante.
Les progrès enregistrés dans la sauvegarde des forêts tempérées et boréales ne sont pas en mesure de compenser la tendance et, sans changement, ne permettront pas d’atteindre l’objectif «zéro déforestation» en 2030.
La situation n’est pourtant pas irréversible, a souligné Ivan Palmegiani de Climate Focus, co-auteur du rapport. Les États industrialisés doivent repenser leur consommation excessive et soutenir les pays richement boisés dans leurs efforts pour sauvegarder les forêts. Ainsi, l’extraction de minerais tels que le lithium, le cobalt et le nickel – nécessaires à la production des batteries de voitures électriques – doit être pensée dans sa globalité pour une économie circulaire. Cette activité va en effet de pair avec une pollution de l’eau et une perte de biodiversité. Récupérer et recycler ces minerais est donc nécessaire pour garantir des technologies réellement plus vertes.