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Craintes de nouvelle marée noire dans l’océan Indien avec un incendie sur un pétrolier

Le Vif

Un pétrolier battant pavillon panaméen restait vendredi la proie des flammes au large du Sri Lanka, pour la deuxième journée d’affilée, aggravant les craintes d’une marée noire de grande ampleur dans l’océan Indien après celle de l’île Maurice fin août.

Des bâtiments militaires sri-lankais et des garde-côtes de l’Inde voisine continuaient de tenter d’éteindre le brasier avec des lances anti-incendie tandis qu’un hélicoptère militaire sri-lankais procédait à des largages d’eau.

Des navires militaires indiens faisaient également route vers le pétrolier en feu, rempli de 270.000 tonnes de brut et de 1.700 tonnes de diesel.

Le navire avait émis un appel de détresse jeudi après une explosion dans sa salle des machines qui a tué l’un des 23 membres d’équipage, un marin philippin. Les autres ont été évacués.

« Il faudra encore quatre à cinq jours pour venir à bout complètement de l’incendie », a déclaré le vice-amiral sri-lankais Y.N. Jayaratne qui coordonne les opérations de secours. « Nous devrions ensuite pouvoir le remorquer au large et laisser les propriétaires décider ce qu’ils entendent faire ».

Le vice-amiral a écarté tout danger imminent de rupture du navire long de 330 mètres, même si les garde-côtes indiens participant aux opérations ont signalé une fissure de deux mètres dans la coque du New Diamond à dix mètres au-dessus de la ligne de flottaison.

– Inquiétude aux Maldives –

Le métal a cédé, selon lui, en raison de l’intense chaleur émanant des réservoirs de diesel du bateau lorsque l’incendie s’est propagé depuis la salle des machines sans toutefois s’étendre à la cargaison de pétrole.

Les Maldives, situées à un millier de kilomètres au sud-ouest du Sri Lanka, se sont inquiétées d’une éventuelle fuite de pétrole du New Diamond, craignant de lourdes conséquences pour leur environnement.

Cet archipel de 1.192 îles coralliennes vit de la pêche et du tourisme. Ahmed Naseem, ministre auprès du cabinet du président des Maldives, a réclamé des mesures de précaution pour son pays, tweetant qu’une marée noire « pourrait être un désastre majeur ».

Le Centre de gestion des catastrophes sri-lankais a néanmoins exclu tout danger immédiat. « Ce n’est pas aussi grave que cela en a l’air », a dit à l’AFP le chef de ce Centre, Sudantha Ranasinghe. « L’incendie ne s’est pas propagé à la cargaison. Une fois les flammes éteintes, le navire sera remorqué plus loin dans des eaux plus profondes ». Les autorités envisagent un transbordement de la cargaison, selon lui.

« Si le pire se produit et que le navire se brise, nous serions confrontés à la plus grave marée noire » dans la région, a toutefois redouté Dharshani Lahandapura, directrice de l’agence sri-lankaise pour la protection de l’environnement marin.

Le Sri Lanka n’a pas les moyens de la juguler, a-t-elle souligné, et une action en justice est envisagée contre le propriétaire du navire, Porto Emporios Shipping Inc. qui a son siège au Liberia.

– Un marin tué dans l’explosion –

La marine sri-lankaise a confirmé vendredi la mort d’un marin philippin la veille dans l’explosion. Les 22 autres membres de l’équipage, dont cinq Grecs et 17 Philippins, ont été hélitreuillés.

Gravement brûlé, le troisième officier du pétrolier, également philippin, a été hospitalisé à Kalmunai, à 360 kilomètres à l’est de Colombo et se trouve dans un état stable.

Deux navires de guerre russes venus initialement depuis le port sri-lankais où ils se ravitaillaient se sont retirés des opérations de secours faute d’équipements spécialisés, selon la marine sri-lankaise.

Le pétrolier de type VLCC (Very large crude carrier) se trouvait à une soixantaine de kilomètres à l’est des côtes sri-lankaises quand il a lancé son signal de détresse.

Alors que l’incendie s’intensifiait, il a dérivé dans la nuit, se rapprochant du littoral sri-lankais. Selon les autorités sri-lankaises, il s’était rapproché vendredi de 25 km vers le rivage mais est actuellement repoussé vers le large.

Le Sri Lanka et l’Inde ont dépêché des avions de reconnaissance.

Parti du Koweït pour le port indien de Paradip avec une cargaison destinée à la compagnie Indian Oil Corp., le New Diamond mesure une trentaine de mètres de plus que le vraquier japonais MV Wakashio qui s’est échoué fin juillet sur un récif au Sud-Est de l’île Maurice.

Trois semaines plus tard, l’épave du MV Wakashio s’était brisée en deux, après une course contre la montre pour pomper le carburant qu’elle contenait. Entre-temps, elle avait laissé échapper au moins 1.000 tonnes de fioul qui ont souillé la côte – notamment des espaces protégés abritant des forêts de mangrove et des espèces menacées – et les eaux cristallines prisées des touristes.

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