COP27: « Un échec ne peut être exclu à ce stade »
La 27e conférence de l’Onu se prolonge samedi, après une nouvelle nuit d’âpres négociations, sans que la perspective d’un accord entre les près de 200 pays présents à Charm el-Cheikh ne semble proche.
Alors que l’Union européenne a fait une ouverture avec une proposition, sous certaines conditions, de créer un fonds pour le financement des dégâts dus au changement climatique (pertes et dommages), une demande des pays du Sud, le leader de la délégation européenne, Frans Timmermans, a réaffirmé la volonté des Vingt-Sept de ne rien accepter qui affaiblisse l’objectif de contenir le réchauffement climatique à +1,5°C. « L’Union européenne préfère ne pas avoir d’accord qu’un mauvais accord », a laissé entendre samedi matin le vice-président de la Commission européenne.
« On est au-delà de la dramaturgie habituelle, un échec ne peut être exclu à ce stade », indiquait plus tôt dans la journée une source au sein de la délégation européenne.
Le président de la COP27, l’Égyptien Sameh Shoukry, se montre plus optimiste et a déclaré samedi, au cours d’un point presse, qu’une majorité des pays trouvait les textes sur la table « équilibrés ».
Les négociateurs étaient toutefois toujours dans l’attente, depuis vendredi, d’une nouvelle proposition de décision finale mais le texte signe que les négociations n’ont pas encore suffisamment avancé.
Atténuation du changement climatique, financement climat et la question des dégâts (pertes et dommages) liés au dérèglement climatique restent les principales pierres d’achoppement.
Sur le volet atténuation, la ministre belge Zakia Khattabi, qui participe aux discussions, a jugé que la proposition mise sur la table par la présidence égyptienne était « inacceptable » et « dépasse les lignes rouges européennes ». « Le volet atténuation présenté cette nuit constitue un recul considérable par rapport aux acquis de Glasgow », a-t-elle encore déploré.
L’accord de Paris sur le climat ambitionne de contenir le réchauffement mondial « bien en-deça de +2°C et si possible à 1,5°C ». Cet objectif d’1,5°C a été réaffirmé l’an dernier à Glasgow, lors de la COP26. Mais les engagements pris jusqu’ici par les Etats, via leur « contribution déterminée au niveau national » (NDC, dans le jargon des négociations climat) sont toujours insuffisants et mèneraient vers un réchauffement d’au moins +2,5°C au cours de ce siècle.
Le président de la COP27, l’Égyptien Sameh Shoukry, se montre quant à lui plus optimiste et a déclaré samedi, au cours d’un point presse, qu’une grande majorité des pays trouvait les textes sur la table « équilibrés ». M. Shoukry a appelé les parties à saisir ce moment et à atteindre un consensus.
La présidence égyptienne n’avait toujours pas officiellement publié samedi matin de nouvelle proposition de décision finale, signe que les négociations n’avaient pas suffisamment avancé.
Par rapport au financement, les pays développés ont échoué à atteindre leur promesse d’un financement de 100 milliards de dollars par an pour les pays du Sud dès 2020. Cet engagement ne serait respecté, au mieux, qu’en 2023, ce qui a abîmé la confiance des pays en développement envers les pays développés.
La COP27, qui a débuté le 6 novembre à Charm el-Cheikh, devait en principe se clôturer vendredi soir. Samedi, les allées étaient de plus en plus clairsemées, alors que les pavillons des différentes délégations étaient en cours de démontage, donnant au site de la COP des allures de fin de partie.
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