COP27 De Croo

COP27: « Nous ferons plus », promet Alexander De Croo

Alexander De Croo a appelé la jeune génération, à l’occasion du sommet des chefs d’État et de gouvernement à la COP27, à Charm el-Cheikh, « à faire partie de la solution » dans la lutte contre le réchauffement climatique, alors que les actions d’activistes du climat se multiplient à travers l’Europe, visant des bâtiments ou des œuvres d’art emblématiques. Le Premier ministre belge estime que la seule façon d’avancer « n’est pas de se lancer de la peinture les uns sur les autres » mais de tendre la main l’un vers l’autre.

Dans son discours, mardi après-midi, prononcé après celui du Secrétaire d’État du Saint-Siège et avant celui du Premier ministre des Iles Cook, M. De Croo s’est notamment adressé aux jeunes: « faites partie de la solution avec nous. Nous avons besoin de vous. Allez étudier les sciences et surtout: construisez des coalitions, bâtissez des partenariats. Mettez-vous en contact avec des gens ayant des idées différentes, car c’est là ce moment-là que le vrai changement se produit », a suggéré le Premier ministre belge.

   Alexander de Croo a rencontré lundi, à la COP27, des jeunes militants belges « qui savent qu’ils doivent regarder au-delà des slogans« , a-t-il expliqué. Des jeunes gens qui comprennent que le gouvernement ne peut pas agir seul. « Que le progrès n’est pas imposé de haut en bas mais co-créé entre partenaires. Entre les gouvernements et le secteur privé. Entre les entreprises et la société civile. »

   D’ailleurs, la Belgique est venue à cette COP « avec une importante délégation du secteur privé » car des entreprises « mettent des grandes solutions sur la table », en matière d’éolien en mer, d’énergie verte, « pour nous protéger contre la hausse du niveau des mers » et même « pour refaire du désert le plus sec une oasis », a poursuivi le Premier ministre, saluant des technologies en matière de climat « plus prometteuses que jamais ».

   Selon M. De Croo, le combat contre le changement climatique est « une lutte pour notre survie mais aussi pour la sauvegarde de la cohésion sociale ». « La dernière chose dont nous avons besoin dans la lutte contre le changement climatique est davantage de polarisation », a-t-il dit, jugeant nécessaire de se montrer ambitieux mais aussi « de garder tout le monde à bord » alors que les conséquences des changements climatiques et les politiques pour y faire face touchent davantage certaines catégories de la population, comme les agriculteurs, les locataires d’appartement peu isolés ou les petites entreprises familiales.

   Face aux extrêmes, les uns niant le réchauffement climatique d’origine humaine « et qui se mettent la tête dans le sable », et les autres qui s’en prennent à des bâtiments et à des œuvres d’art, Alexander De Croo l’assure, sans toutefois s’avancer sur de nouvelles ambitions chiffrées: « nous ferons plus. Plus d’investissements pour le climat, ce qui signifie plus de financement international« .

   « Il a toujours et facile de détruire. Construire et chérir est beaucoup plus difficile », a conclu le Premier ministre belge, citant feu la Reine Elizabeth II.

Un discours « décevant » selon la Coalition Climat

La Coalition Climat, qui rassemble une centaine d’organisations de la société civile, n’a pas caché sa déception mardi à l’issue du discours prononcé par le Premier ministre belge, Alexander De Croo, à la COP27, en Égypte. « Pas un mot sur les ‘pertes et préjudices' » (les dommages causés par le réchauffement climatique, NDLR), « Pas un mot sur la rehausse des objectifs climatiques de notre pays », a notamment déploré la Coalition Climat dans une série de tweets postés après le discours de M. De Croo. « Le discours d’ouverture d’Alexander De Croo était creux et décevant », a ajouté Greenpeace, membre de la Coalition climat, dans un communiqué. « Comme le Premier ministre, nous nous inquiétons de la polarisation du débat sur le climat. Mais pour lutter contre celle-ci, M. De Croo a la solution entre ses mains: il doit mener une politique climatique juste, inclusive et ambitieuse », souligne l’ONG. Greenpeace rappelle que les solutions sont connues.

Parmi celles-ci, elle cite les investissements massifs dans l’isolation des maisons, dans les transports publics et dans les énergies renouvelables. Elle plaide également pour une augmentation des taxes sur les bénéfices des géants de l’énergie fossile au niveau international et appelle le gouvernement à se doter d’un plan solide pour sortir progressivement des énergies fossiles et mener une transition juste qui prenne en compte l’avenir des travailleuses et travailleurs. Enfin, Greenpeace invite la Belgique à se montrer solidaire envers les pays du Sud, tenir ses promesses de financement climat, et prendre des engagements concrets en matière de compensation des pertes et dommages subis par les pays pauvres, les moins responsables du réchauffement climatique mais en première ligne de ses effets dévastateurs. « Il reste deux semaines de COP27 pour que la Belgique s’engage réellement pour la justice climatique. Deux semaines pour que la Belgique se montre à la hauteur du défi du dérèglement climatique », a conclu la Coalition Climat.

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