COP27: les promesses de financement des pertes et dommages dépassent désormais 300 millions d’euros
Les promesses de financement par les pays développés pour les pertes et préjudices subis par les pays du Sud à la suite du réchauffement climatique, se sont multipliées à l’occasion de la COP27, à Charm el-Cheikh, et dépassent désormais la barre des 300 millions d’euros, selon un décompte réalisé par le CNCD-11.11.11.
La question des pertes et préjudices (« loss and damages »), sujet brûlant des négociations à la COP27, concerne les dommages, le cas échéant irréversibles, dus au dérèglement climatique, au-delà des capacités d’adaptation au changement climatique. L’an dernier, lors de la COP26 à Glasgow, l’Écosse avait annoncé une enveloppe de deux millions de livres pour le financement de ces pertes et préjudices, une première qui avait vu la Wallonie, via le ministre Philippe Henry, embrayer sur l’initiative écossaise et promettre dans la foulée un million d’euros.
Les deux Régions, dont les gestes précurseurs avaient été cités en exemple, et qui ont entretemps revu leur contribution à la hausse, la Wallonie annonçant lundi deux millions d’euros de plus pour 2023, ont depuis été suivies par des États. Le Danemark a été le premier pays partie à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques à annoncer, en septembre dernier, un financement des pertes et préjudices, à hauteur de 10 millions de couronnes (environ 13 millions d’euros).
Avec le début de la COP27, en Égypte, la Belgique a promis à son tour 2,5 millions d’euros, dans le cadre d’un partenariat plus large avec le Mozambique mais c’est de l’Allemagne qu’est venue la plus grosse annonce, avec une contribution de 170 millions d’euros pour son initiative « Global Shield », ou bouclier mondial, destiné notamment à assurer les pays vulnérables contre les dégâts climatiques.
Mais cet aspect « assurantiel » du Global Shield fait grincer des dents au sein des ONG qui n’y voient qu’une réponse partielle au problème des pertes et dommages climatiques. Toujours est-il que d’autres pays ont annoncé des contributions à ce bouclier mondial, comme le Canada (7 millions de dollars canadiens sur un total de 24 millions promis).
On notera encore les efforts néo-zélandais (près de 12 millions d’euros) et autrichiens (50 millions d’euros sur la période 2023-2026). Au total donc, environ 300 millions d’euros ont été annoncés pour le financement des pertes et préjudices. Si les ONG saluent ces initiatives, celles-ci ne représentent toutefois qu’une goutte d’eau face aux besoins, estimés non pas à des milliards mais à centaines, voire des milliers de milliards de dollars.
Ainsi, le V20, qui représente 58 pays parmi les plus vulnérables aux conséquences du réchauffement climatique, a calculé que les dommages causés par les impacts climatiques aux économies de ses membres s’élèvent à 525 milliards de dollars depuis 2000.