COP 26 – 10% des riches causent 50% des émissions de CO2: comment compenser les inégalités climatiques ?
Au cours de ces vingt-cinq dernières années, les 10% les plus riches de l’humanité ont été à l’origine de plus de la moitié (52%) des émissions cumulées de gaz à effet de serre.
> Lire à ce sujet: COP26: trop frileux, les politiques face à la transition énergétique?
Le constat dressé par Oxfam est connu: au cours de ces vingt-cinq dernières années, les 10% les plus riches de l’humanité ont été à l’origine de plus de la moitié (52%) des émissions cumulées de gaz à effet de serre. Cette inégalité se reflète dans chaque pays mais aussi entre le Nord et le Sud, d’autant que les pays du sud sont à la fois plus exposés et plus vulnérables aux conséquences du dérèglement.
Dès 1992, une convention-cadre de l’ONU reconnaissait que les pays développés avaient une responsabilité historique dans la crise climatique. Depuis, la question des inégalités envers de la transition a un peu évolué. En 2010, suite à la COP16, un Fonds vert pour le climat (FVC) a été créé pour soutenir les pays en développement, avec la promesse que celui-ci sera alimenté à hauteur de cent milliards de dollars par an, à partir de 2020.
« Il s’agit d’un objectif global mais non réparti, chaque pays riche faisant ce qu’il veut, note Rebecca Thissen du CNCD-11.11.11. Lors du dernier décompte, en 2019, on était à 79,6 milliards, dont 71% accordés sous forme de prêts, ce qui alourdit la dette déjà colossale de ces pays, et seulement seize milliards sous forme de dons. » Avec la crise sanitaire, il n’est pas certain – loin de là – que le montant de cent milliards soit atteint pour l’année 2020. Pour cette raison, les Etats lésés pourraient ralentir, voire bloquer la COP 26. La fracture Nord-Sud sera, en tout cas, très présente à Glasgow.
Les inégalités mondiales sont aussi prises en compte dans les dix-sept objectifs de développement durable fixé par l’ONU, en 2015, pour 2030. Mais, si les engagements vont dans le bon sens, la concrétisation est très lente. Et dans le Green Deal européen? « Ce n’est pas l’objet principal en termes d’inégalités, constate Tom Delreux de l’UCLouvain. Le Green Deal attache plus d’importance aux injustices sociales au sein même des Etats européens avec l’idée que la transition soit acceptable pour tous, selon le principe du « leave no one behind » (NDLR: Ne laisser personne pour compte) ». Et ce, pour éviter le phénomène « gilets jaunes » qui a marqué la France.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici