Climat: le G7 pourrait édulcorer un engagement-clé en raison de la crise énergétique
Les dirigeants du G7 envisagent d’édulcorer un engagement à ne plus financer de projets d’énergies fossiles à l’étranger, selon un projet de texte consulté par l’AFP lundi, alors que certains pays peinent à remplacer les importations d’énergie russe.
Le groupe des sept nations industrialisées – États-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Canada, Japon – négocie encore les termes de son communiqué final attendu à l’issue du sommet qui s’achève mardi au château d’Elmau, dans les Alpes bavaroises. Mais les défenseurs de l’environnement craignent que la guerre en Ukraine n’incite les pays du G7 à revenir sur leurs promesses en matière de climat, alors qu’ils sont confrontés à une baisse de l’approvisionnement en gaz russe et à une flambée des coûts énergétiques. « Nous ne voulons pas d’un retour en arrière », a déclaré Friederike Röder, vice-présidente de l’ONG Global Citizen.
Le projet de résolution sur le climat, consulté par l’AFP, comprend toujours la promesse d’arrêter de financer de nouveaux projets de combustibles fossiles à l’étranger d’ici à la fin de 2022 pour aider à atteindre l’objectif de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius. Les craintes portent sur le possible ajout d’une phrase selon laquelle, dans les « circonstances exceptionnelles » créées par l’invasion de l’Ukraine, les investissements publics dans le secteur du gaz pourraient être « nécessaires » en tant que « réponse temporaire ».
L’Allemagne et l’Italie, qui dépendent toutes deux fortement des importations de gaz russe, ont exercé les plus fortes pressions pour obtenir cette modification, a indiqué une source ayant requis l’anonymat à l’AFP, tandis que la France et la Grande-Bretagne ont résisté.
Les défenseurs de l’environnement soupçonnent par ailleurs l’Allemagne, hôte du sommet du G7, de vouloir développer des projets gaziers au Sénégal, dont les dirigeants ont été invités à Elmau. « Pour le Sénégal, il serait préférable d’investir dans les énergies renouvelables. Pas dans des grands projets qui seront bientôt dépassés », observe Mme Röder.
Tout affaiblissement des engagements pris lors de la COP26 serait un recul dans la lutte contre le changement climatique, ont prévenu les militants. « Cela pourrait vraiment compromettre la limite de 1,5 degré », a déclaré Christoph Bals de l’ONG Germanwatch.
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