Séisme en Indonésie: au moins 162 morts, les secours à la recherche de survivants
Les secouristes tentaient mardi de retrouver des survivants parmi les décombres au lendemain d’un séisme survenu sur l’île indonésienne de Java et qui a fait au moins 162 morts et plusieurs centaines de blessés.
L’épicentre du tremblement de terre de magnitude 5,6 était situé près de la ville de Cianjur, dans la province de Java occidentale, la plus peuplée de cet archipel d’Asie du Sud-Est. Les victimes ont péri dans l’effondrement de bâtiments, mais aussi dans des éboulements déclenchés par les secousses qui ont frappé cette région très vallonnée. « Aujourd’hui, nous nous concentrons sur l’extraction des victimes ensevelies par les glissements de terrain », a expliqué Rudy Saladin, un responsable militaire local, à l’AFP. « Il est possible qu’il y ait plus de victimes », selon lui.
Les secours tentent de se frayer un chemin à l’aide de bulldozers et de tronçonneuses dans les débris et les arbres tombés pour atteindre des zones où ils pensent que des habitants sont pris au piège, explique à l’AFP Dimas Reviansyah, un sauveteur de 34 ans qui s’active aux côtés de dizaines d’autres. « Je n’ai pas dormi du tout depuis hier (lundi) mais je dois continuer parce qu’il y a des victimes qui n’ont pas été retrouvées », déclare-t-il.
Lundi soir, l’agence indonésienne en charge de la gestion des catastrophes (BNPB) estimait qu’au moins 25 personnes se trouvaient encore sous les décombres.
Parmi les victimes figurent notamment des étudiants d’un pensionnat islamique ou encore des habitants morts à leur domicile, tués par la chute du toit ou des murs de leur logement. « La pièce s’est effondrée et mes jambes ont été ensevelies sous les décombres. Tout est arrivé si vite », a relaté à l’AFP Aprizal Mulyadi, 14 ans, extirpé et mis en sécurité par l’un de ses amis, Zulfikar, qui a par la suite perdu la vie.
Opérations de secours retardées
Les recherches sont rendues plus difficile par les routes bloquées et les coupures d’électricité dans cette région rurale vallonnée où les maisons sont faites tout à la fois de bois et de béton.
Plus de 2.000 habitations ont subi des dégâts. Quelque 13.000 personnes ont été acheminées vers des centres d’évacuation, a fait savoir Ridwan Kamil le gouverneur de Java Ouest, citant les chiffres de l’agence en charge de la gestion des situations d’urgences.
Dans les agglomérations, les médecins soignaient des patients à l’extérieur ainsi que dans des unités de soin improvisées sous des tentes après le séisme, qui a ébranlé des bâtiments jusque dans la capitale, Jakarta. Des proches attendaient l’autorisation des autorités pour sortir des corps entreposés dans les morgues afin d’inhumer leurs proches en accord avec leur foi islamique.
Sur un cliché d’un photographe de l’AFP, on voit un père portant le corps de son fils enveloppé d’un linceul blanc dans ses bras à travers son village situé à côté de Cianjur. De nombreux autres habitants continuaient de rechercher leurs proches disparus au milieu du chaos.
Le père de Rahmi Leonita était sur sa moto quand le séisme a secoué la ville de Cianjur et elle le recherche depuis la veille. « Son téléphone est éteint. Je suis sous le choc. je suis très inquiète mais j’ai toujours espoir » de le retrouver, dit l’Indonésienne de 38 ans avec des larmes qui coulent sur ses joues.
Les dégâts du tremblement de terre, qui a frappé lundi après 13H20 locales, ont été aggravés par plus de 60 répliques de magnitude 1,8 à 4 dans la ville de Cianjur qui abrite quelque 175.000 habitants. Le président indonésien devait se rendre sur les lieux du séisme mardi, selon la chaîne Metro TV.
Située sur la « ceinture de feu » du Pacifique où les plaques tectoniques se rencontrent, l’Indonésie est régulièrement confrontée à des tremblements de terre ou des éruptions volcaniques.