Inondations de 2021: le «Labo-Vesdre» n’est pas encore au frigo, mais il manque de coordination
Le «Labo-Vesdre», évoqué après les inondations meurtrières de juillet 2021, était au cœur des discussions, en commission du Parlement wallon, ce mardi. Les parlementaires appellent à plus de coordination.
De nouvelles auditions liées aux inondations meurtrières de l’été 2021 ont été organisées ce mardi en commission du Parlement wallon. Au cœur des débats, cette fois, le « Labo-Vesdre« , censé coordonner la mise en œuvre du « Schéma stratégique multidisciplinaire du bassin versant de la Vesdre » afin d’aider les communes concernées à s’engager sur la voie d’un environnement plus résilient.
« Ce plan Vesdre a-t-il été mis au frigo? Non, pas à notre connaissance, mais il manque de structure de coordination », a admis, durant son audition, Jacques Teller, professeur en urbanisme à l’ULiège. « Il n’y a pas de sources fiables sur tout ce qui se fait et tout ce qui a été réalisé dans le bassin versant de la Vesdre. C’est normalement aux communes d’organiser cette transversalité, mais c’est impossible en raison, entre autres, d’un manque de moyens et de la technicité des dossiers », a-t-il ajouté.
« Comment passe-t-on du commissariat à la reconstruction à une structure agile et efficace qui convient à l’ensemble des acteurs? Quel est le bon endroit pour coordonner tout ça? », s’est de son côté interrogé le ministre wallon des Pouvoirs locaux, François Desquesnes (Les Engagés). Ce dernier a appuyé le constat posé: il faut davantage de coordination. « Je suis respectueux de l’autonomie communale, mais quand une commune n’agit pas dans une vallée, c’est toutes les autres qui en paient les pots cassés. On a 25 communes qui peuvent avoir 25 avis différents. A un moment, il faut trancher et la Région peut le faire. Mais quel est le bon endroit? Je suis ouvert à la discussion, je ne veux pas imposer un choix contre la volonté locale », a-t-il ajouté.
Pour un environnement plus résilient
Dans les rangs parlementaires, Veronica Cremasco (Ecolo) ne dit pas autre chose. « Les actions sont pléthoriques, mais il faut les coordonner. Il faut un organe de coordination souple et agile », a-t-elle plaidé. Le chef de groupe des Engagés au Parlement régional et bourgmestre de Malmedy, Jean-Paul Bastin, a quant à lui souligné « l’urgence de dépasser les simples constats et recommandations pour concrétiser des actions opérationnelles dans les communes concernées ». « Il est temps de préparer le bassin de la Vesdre à s’engager sur la voie d’une urbanisation et d’un environnement plus résilient face aux défis climatiques », a-t-il affirmé.
« Je salue la volonté du ministre d’avancer efficacement et de créer des synergies entre les différents acteurs impliqués dans le Labo-Vesdre », a poursuivi le député Engagés en appelant à la mise en place « dès cette année, d’une structure légère, composée de 3 à 4 personnes et financée par le gouvernement wallon, qui pourrait impulser les actions de prévention et d’aménagement du territoire ». « Il est de notre responsabilité collective d’agir dès maintenant pour protéger nos territoires et leurs habitants », a-t-il enfin insisté.