Inondations 2021: s’unir pour mieux reconstruire, plaident les villes wallonnes
Dix mois après les inondations de la mi-juillet, qui ont fait 39 morts et 100.000 sinistrés au sud du pays, l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) a appelé, vendredi, à une « union sacrée » pour la reconstruction et à la mise en place d’une structure communale de crise soutenue notamment par le fédéral.
« Nous plaidons pour qu’une concertation permanente soit assurée avec les communes, gestionnaires du territoire, afin de coconstruire les réponses réalistes, proportionnées et responsables, eu égard aux risques d’inondations. Nous appelons également à une méthode de travail régionale basée sur la transversalité et le décloisonnement, gage de succès dans la reconstruction des vallées meurtries », a ainsi indiqué Maxime Daye, le président de l’UVCW, en ouverture d’un colloque réunissant à Gembloux quelque 200 acteurs de terrain autour des questions de la gestion de crise et de la reconstruction.
Une structure communale de crise
Selon le mandataire, la formation des décideurs communaux est également devenue une priorité. « En matière de gestion de crise, le bourgmestre, le collège, le directeur général et les agents locaux qui auront un rôle à y jouer doivent être sensibilisés et formés à la planification d’urgence et à la gestion de crise. En connaitre les ‘fondamentaux’, comprendre la procédure, s’y retrouver dans le jargon technique qui revient parfois dans le feu de l’action, se constituer un réseau de personnes ressources, comprendre et interpréter les alertes », a détaillé Maxime Daye.
Les ressources humaines pour gérer la crise, prévenir et agir doivent également être disponibles, a-t-il ajouté en soulignant l’importance de la fonction de Coordinateur de la planification d’urgence (PLANU). « Soyons ambitieux et exigeants avec la sécurité : il faut que chaque commune puisse disposer d’un Coordinateur PLANU professionnel bien formé et équipé, et exerçant sa mission à temps plein. Son statut doit être reconnu au même titre que d’autres experts au sein des pouvoirs locaux et des subsides spécifiques fédéraux doivent soutenir l’engagement de ce professionnel du risque au sein des villes et communes », a poursuivi le président de l’UVCW.
Objectif: parvenir à une réelle structure communale de crise composée de décideurs locaux impliqués et bien formés et d’un Coordinateur Planificateur d’urgence; une structure dont la mise en place devrait être soutenue par les exécutifs fédéral et régional.
Meilleure communication
Parallèlement, l’Union des Villes et Communes demande également que des outils de communication fiables soient mis à disposition des bourgmestres, un manque souvent pointé à la suite des inondations de juillet. « Il y a encore trop de bourgmestres qui se lèvent en pleine nuit par temps de fortes pluies pour aller vérifier l’état du cours d’eau. Ce n’est ni viable ni tenable », a asséné Maxime Daye, lui-même bourgmestre de Braine-le-Comte.
Pour l’UVCW, il faut enfin une ligne de commandement claire, fruit d’un équilibre « entre le niveau le plus local, gage de connaissance du terrain, et le niveau provincial, voire fédéral ou régional, gage de coordination la plus efficace de l’ensemble d’un dispositif de gestion de crise sur un grand territoire ».
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