Quelle proportion de votre commune est consacrée à l’agriculture ? (infographies)
Le nombre d’agriculteurs baisse, année après année, mais la part de territoire consacrée à l’agriculture est plutôt constante. Contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les communes de la province de Luxembourg qui comptent le plus de superficie agricole utilisée, par rapport à leur taille.
La Foire agricole de Libramont débute ce vendredi. L’événement représente chaque année un rendez-vous majeur pour le monde de l’agriculture. C’est aussi l’occasion de se pencher sur les grandes tendances qui traversent le secteur.
A ce sujet, Statbel, l’office belge de statistique, a livré cette semaine une série de chiffres clés sur l’agriculture dans le pays, qui « donnent un aperçu de la situation actuelle et des évolutions récentes de l’agriculture ».
Une tendance se confirme inexorablement : le nombre d’exploitations agricoles diminue toujours, partout sur le territoire (-2,1% entre 2022 et 2021). Dans le même temps, la taille moyenne des exploitation augmente. Ceci implique que, de façon globale, la part de territoire consacrée à l’agriculture demeure relativement stable et représente 44,4% du territoire continental de la Belgique. On parle ici de la superficie agricole utilisée (SAU), à savoir les terres arables, les prairies et cultures permanentes et jardins potagers utilisés par l’exploitation agricole, précise Statbel. Cela comprend les serres, mais exclut les bâtiments et cours de fermes.
A l’échelle du pays, plus de la moitié de la superficie agricole est consacrée à l’alimentation animale, indique encore l’office de statistique, alors qu’une exploitation sur deux est active dans l’élevage. En 2022, la répartition de la superficie agricole utilisée se déclinait comme suit : 34,6% de prairies permanentes, 23,7% de céréales, 20,7% de fourrages des terres arables, 13,6% de cultures industrielles, 5,1% d’horticulture, 1,3% de jachères et 0,8% de légumineuses.
Si on raisonne en termes de taille moyenne des exploitations, les réalités sont différentes entre sous-régions. Concernant les provinces wallonnes, la taille moyenne était en 2022 de 52,2 hectares en province de Liège, de 54 hectares dans le Hainaut, de 61,9 hectares en province de Luxembourg, de 62,6 hectares en Brabant wallon et de 68,1 hectares en province de Namur.
Tels quels, ces chiffres ne racontent pas grand-chose de l’activité agricole. En effet, d’une province à l’autre, la nature des exploitations varie, par conséquent l’affectation de la superficie agricole utilisée aussi. Par exemple, en province de Luxembourg, 70% de cette superficie sont consacrés aux prairies, alors qu’il ne s’agit que de 13,1% en Brabant wallon. Dans cette dernière province, 40,9% sont consacrés aux céréales, alors que ce n’est que 8,6% dans le Luxembourg.
En avril dernier, Willy Borsus (MR), le ministre wallon de l’Agriculture, annonçait la mise en ligne de « bilans communaux » à propos de l’état de l’agriculture, entité par entité. Cette base de données constitue une précieuse mine d’informations sur le nombre d’exploitations dans chaque commune, la superficie agricole utilisée, les cheptels, l’emploi, les évolutions statistiques, etc.
Rassemblées et cartographiées, les données de 2021 sur la superficie agricole utilisée permettent de visualiser quelles sont les communes dont le territoire est, proportionnellement, le plus ou le moins consacré à l’activité agricole.
A l’échelle wallonne, la superficie agricole utilisée est de 740.000 hectares, dont 42% de prairies permanentes, 14,2% de cultures fourragères, 25,1% de céréales, 8,7% de cultures industrielles et 5,4% de pommes de terre.
Contrairement à une certaine image que l’on peut se faire de la province de Luxembourg, ce n’est pas là que, de manière générale, se situent les communes dont la superficie agricole utilisée est la plus importante, par rapport à la taille de l’entité. Des communes comme Martelange ou Vresse-sur-Semois, d’ailleurs, n’ont qu’une dizaine de pourcents de leur territoire consacrés à l’exploitation agricole. Pour Libramont, c’est 43,1%, et pour Bastogne, 57%.
Ces communes-là sont relativement étendues et comportent des forêts. La superficie agricole utilisée est majoritairement constituée de prairies permanentes. A Libramont, pour citer un exemple, il s’agit de 69% de la superficie agricole, le reste étant consacré aux cultures fourragères (19%), aux céréales (8%) et à d’autres exploitations (4%). La commune compte 136 exploitations, dont 107 professionnelles, avec une majorité de détenteurs de bovins : 88 détenteurs de vaches viandeuses et 19 détenteurs de laitières.
Sans surprise, les villes et communes des centres urbains affichent pour la plupart de faibles pourcentages : 2,5% à Seraing, 3,9% à Saint-Nicolas, 4,8% à Liège, 7,8% à Charleroi. Mais 33,4% à Namur et 34,8% à Mons, tout de même. Ces deux villes, toutefois, ont densité de population bien moindre que celle des villes précitées.
A l’autre bout du classement, on retrouve en majorité des communes hesbignonnes : Donceel (85,7%), Wasseiges (83,3%), Faimes (82,6%), Fexhe-le-Haut-Clocher (81,4%), Hannut (79,5%), Ramilies (79,1%), Les Bons Villers (78,7%), etc.
La superficie agricole utilisée de ces communes-là est majoritairement consacrée aux grandes cultures. A Donceel, elles représentent 69% de la superficie agricole. Dans cette commune, la production végétale est constituée à 38% de céréales, 23% de plantes industrielles, 12% de pommes de terre et 12% de production fourragère.
L'agriculture dans votre commune
La carte ci-dessous indique la baisse du nombre d’agriculteurs dans les communes wallonnes, entre 1990 et 2021, selon les données du portail consacré à l’état de l’agriculture wallonne. Certaines communes sont grisées en raison de l'absence de données pour 1990.
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