2023, encore un mauvais millésime pour les glaciers suisses
L’année 2023 ne sera « pas bonne » pour les glaciers suisses même si la fonte ne devrait pas être aussi sévère qu’en 2022, année record, explique mercredi Matthias Huss, le grand spécialiste helvétique.
Encore plus d’un mois pour la saison de fonte. Comment se portent les #glaciers suisses en ce moment? Pas bien! », s’est exclamé le scientifique qui dirige le réseau des relevés glaciologiques suisse (Glamos), sur le réseau Twitter, rebaptisé X. « Même si la situation n’est pas aussi extrême qu’en 2022, nous sommes toujours dans les clous pour la deuxième année la plus négative de l’histoire », explique-t-il. « Malgré une période plutôt fraîche ces dernières semaines, tous les glaciers sont nettement en dessous de la moyenne des 10 dernières années. Et une nouvelle vague de chaleur se déroule maintenant« , indique encore Matthias Huss, qui dit attendre avec impatience les mesures finales qui seront disponibles à la mi-septembre.
Still more than a month to go in the melting season. How are Swiss #glaciers doing at the moment?
— Matthias Huss (@matthias_huss) August 16, 2023
Not good!
Despite a rather cool period in the last weeks, all glaciers are clearly below the average of the last 10 years. And a new heat wave is unfolding now…@glamos_ch pic.twitter.com/RnsvykGFPl
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L’année dernière, les glaciers suisses avaient « pulvérisé » tous les records de fonte, sous le double effet d’un hiver sec et d’une vague d’intense chaleur estivale. Trois kilomètres cubes de glace s’étaient évaporés, soit 6% du volume total des glaciers suisses, alors qu’une perte de 2% en une année était jusque-là considérée comme « extrême » avait alors noté la Commission d’experts réseau de mesures cryosphère de l’Académie suisse des sciences naturelles.
Les glaciers auront quasiment disparu en Suisse « d’ici la fin du siècle » sans mesures de réduction du CO2 et de protection du climat, estimait Matthias Huss il y a un an. Le patron de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas, avait une vision encore plus noire, en estimant au regard des statistiques de 2022 que « la partie est déjà perdue pour les glaciers car la concentration de CO2 est déjà très élevée et l’élévation du niveau de la mer risque de se poursuivre pendant les milliers d’années à venir ».
Selon les chiffres 2022 de l’OMM publiés en avril de cette année, les glaciers de référence dans le monde ont connu une perte beaucoup plus importante que la moyenne des dix dernières années. La perte d’épaisseur cumulée des glaciers depuis 1970 s’élève à près de 30 mètres, notait l’organisation onusienne.
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