En difficulté financière, Vie Féminine doit se plier à un «plan social» (info Le Vif)
Le réseau féministe centenaire accuse le coup après des indexations salariales mal anticipées. Il va falloir réduire la voilure. Des moyens de financement supplémentaires sont envisagés.
Vie féminine, le grand réseau féministe actif en Belgique depuis un siècle, est en crise. De gouvernance, alors que l’ASBL se cherche actuellement une nouvelle secrétaire générale, après que plusieurs personnalités se sont succédé au poste ces dernières années — la gestion journalière étant assurée pour l’heure par Cécile Rugira et Caroline Leroy.
Mais c’est sur le plan financier que les perspectives sont inquiétantes, avec un déficit qui met en péril le futur de l’ASBL, a appris Le Vif. «En effet, les indexations salariales en 2022-2023 ont été assez conséquentes pour nos finances», confirme Cécile Rugira, pointant le fait que «que d’un autre côté, tous les subsides n’ont pas été indexés» et que l’ancienneté de certains membres a pu mener à de fortes indexations — manifestement, mal anticipées.
Gros déficit chez Vie féminine, mais des réserves
Bref, «l’écart avec les subsides reçus devient de plus en plus important», s’inquiète Cécile Rugira. Qui souligne que si, en 2022, l’ASBL avait encore suffisamment de réserves, «en 2023 on a puisé dans ces réserves, ce qui fait que fin 2023 on était à moins 600.000 euros, et nos projections de 2024 montrent qu’on est sur le même déficit. Même si on a encore des réserves, on ne peut pas vider les caisses. C’est pourquoi il faut vraiment faire un plan de restructuration avant d’être à zéro. On a encore des réserves, ce qui va nous permettre de mettre en place un plan social.»
Même si on a encore des réserves, on ne peut pas vider les caisses.
Cécile Rugira, à la gestion journalière de Vie Féminine
Mais où aller chercher l’argent alors que le réseau emploie une centaine de travailleuses ? «Comme 80% de nos dépenses sont des salaires, il devient évident pour nous qu’il faut y toucher. On va essayer de jouer sur les barèmes et de réduire le nombre de travailleurs sur le terrain en rendant plus efficientes les bénévoles», veut croire Cécile Rugira, qui espère que le plan sera bouclé cette année «pour qu’en janvier-février prochain tout cela soit détaillé.»
Édité par l’ASBL, le magazine féministe Axelle ne devrait pas échapper au plan de restructuration, sans que des emplois y soient toutefois menacés, Cécile Rugira évoquant plutôt un espacement de la publication, de bimestrielle à trimestrielle.
Facturer des services
D’ici là, et alors que le contexte politique se tend pour le monde associatif, l’on envisage d’autres moyens de faire entrer de l’argent dans les caisses. «Dans notre réorganisation, on doit réfléchir de manière plus approfondie sur comment dégager des recettes propres. Comment par exemple vendre nos formations ? Comment développer une offre commerciale, par exemple des voyages en non mixité pour des femmes plus âgées qui n’osent plus partir seules ? Ou des services payants ? Il y a une demande de sport au féminin», suggère encore Cécile Rugira.
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