Des victimes belges d’abus sexuels adressent une lettre au pape François
La missive écrite par ces victimes d’abus sexuels commis par des personnes liées à l’Eglise appellent le pape François à mener un «travail de fond» pour que ces faits ne se reproduisent plus.
Plusieurs victimes d’abus sexuels commis au sein de l’Eglise ont adressé une lettre au pape François à l’approche de sa visite en Belgique fin septembre, publiée aussi jeudi dans Le Soir. Les signataires appellent le souverain pontife à prendre la mesure de la douleur des survivants et exposent leurs revendications.
«Cette rencontre doit ouvrir un véritable chemin de libération»
«Bien que vous vous soyez à plusieurs reprises emparé de ce sujet avec clarté et force de conviction, jamais vous ne vous êtes adressé à nous les victimes, ou plus exactement les survivantes et les survivants dans notre ensemble. N’est-il pas temps d’envoyer au monde cette précieuse missive dont tant de vies brisées ont besoin, souvent sans même qu’elles le sachent ?», interrogent les signataires dans leur lettre.
En Belgique, le pape aura une entrevue lors d’une audience privée avec les victimes. «Cette rencontre ne doit pas clore une histoire, mais ouvrir enfin, parce que tellement nécessaire, un véritable chemin de libération par la parole ou par des écrits, pour des centaines de milliers d’êtres humains», enjoint la missive.
Les signataires recommandent plusieurs «tâches» pour la prévention et la reconnaissance des abus sexuels au sein de l’Eglise, notamment un «travail de fond» dans les Évêchés, mais aussi «un véritable travail d’information, de prévention et de formation des personnels enseignants, laïcs et religieux». Ils enjoignent aussi «une réflexion de fond» sur le célibat des prêtres.
Cette lettre est écrite au nom «de toutes celles et tous ceux qui ont connu les pires crimes commis à l’encontre d’enfants confiés à des personnes attachées à l’Eglise catholique, hier et aujourd’hui : le viol», assurent les signataires.