Des milliers de personnes attendues dans la rue pour exiger la fin des violences de genre
La journée contre les violences faites aux femmes se tient chaque année aux alentours du 25 novembre. Une grande manifestation est organisée dimanche à Bruxelles.
Comme chaque année à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la plateforme Mirabal, qui réunit plus d’une centaine d’organisations de la société civile, appelle à descendre dans la rue pour exiger la fin de toutes les violences visant les femmes.
La plateforme Mirabal a été créée en 2017 pour organiser la mobilisation féministe contre les violences faites aux femmes. Elle appelle depuis chaque année à manifester à Bruxelles aux alentours du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes.
Quelque 5.000 personnes sont ainsi attendues dimanche à 14h00 pour déambuler autour du carrefour de l’Europe à la gare de Bruxelles-Central. Un village associatif prendra place dès midi au Mont des Arts.
Quatre axes de revendication ont été établis : la lutte contre la violence à l’égard des femmes et basée sur le genre, la prise en compte des femmes dites vulnérables, la moindre valorisation de métiers « féminins » pourtant essentiels, et la santé sexuelle et reproductive.
Si des « progrès » ont été engrangés ces quatre dernières années, avec la réforme du code pénal sexuel, la loi Stop Féminicides ou encore l’établissement d’un plan d’action national de lutte contre les violences basées sur le genre, le combat n’est pas terminé, pointe Mirabal. La violence persiste, preuve en est, pointe la plateforme, les 24 féminicides déjà commis cette année, selon le décompte du blog Stop Féminicides.
Mirabal revendique ainsi, pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, la mise en œuvre complète de l’arsenal juridique établi ces dernières années, mais demande également d’être davantage attentif aux discriminations croisées. Cette approche intersectionnelle implique de prendre en compte les différentes discriminations subies par une personne, en raison de son genre, de sa race, de sa classe, de sa religion, de son identité de genre, de son orientation sexuelle, de son handicap…
La plateforme souligne également que « les femmes se retrouvent davantage dans des secteurs et des métiers moins valorisés et moins bien rémunérés que les hommes », ce qui constitue une violence économique à leur encontre. Mirabal demande la revalorisation de ces professions dites essentielles et occupées principalement par des femmes, notamment dans la santé, l’enseignement ou la petite enfance. Elle exige aussi la « reconnaissance de la pénibilité de certains emplois typiquement féminins ».
Ses revendications concernent également la violence et le harcèlement dans le monde du travail, Mirabal demandant « la mise à jour de l’arsenal » dans ce domaine « pour une tolérance zéro dans chaque entreprise ». Elle plaide également pour la fin du statut de cohabitant, c’est-à-dire la prise en compte de la situation du ménage dans le calcul des allocations de remplacement (CPAS, chômage, handicap…).
Enfin, en matière de santé sexuelle et reproductive, Mirabal réclame l’allongement du délai maximal pour pratiquer une IVG à 18 semaines de grossesse « au minimum », ainsi que la suppression du délai de réflexion de six jours. Concernant les violences gynécologiques et obstétricales, la plateforme exige la demande systématique du consentement avant tout acte médical ou encore « d’éviter de réaliser des interventions médicales non justifiées ».