Après 80 heures d’occupation, Code Rouge met fin au blocage du site d’Engie à Flémalle
Depuis mercredi soir, des centaines d’activistes de Code Rouge occupaient le site de la centrale au gaz fossile d’Engie à Flémalle. Un rassemblement de soutien au mouvement était prévu ce samedi 8 juillet à 14h.
Après plus de 80 heures d’occupation, les activistes de Code Rouge ont mis fin au blocage du chantier de la future centrale à gaz fossile d’Engie, ce samedi à 14h.
En parallèle, une manifestation en soutien au mouvement s’est tenue ce samedi à 14h à Engis, aux abords de la future centrale. « Nous joindrons nos voix à celles des activites de la Coalition Code Rouge, dont nous partageons les revendications, indiquaient les organisateurs du rassemblement. En unissant nos forces, nous pouvons espérer construire une société viable. Une société où chacun a un accès équitable à l’énergie. »
Depuis mercredi après-midi, un total de 700 militants ont participé à ces actions de désobéissance civile de masse visant à empêcher la construction de la centrale.
“Cette nouvelle mobilisation historique montre à quel point la situation est grave et nécessite une action urgente” explique Morgane , porte-parole pour Code Rouge. “En misant sur de nouvelles centrales à gaz et sur la prolongation du nucléaire, en supprimant la taxation des surprofits et en supprimant le tarif social élargi, le gouvernement belge et Engie choisissent d’aggraver la crise sociale et climatique. Il est désormais primordial d’agir et d’imposer une révolution énergétique juste. Le gouvernement doit commencer par annuler ce projet absurde de nouvelles centrales à gaz.”
Vendredi soir, Engie a officiellement réagi à ce blocage. « Nous respectons la liberté d’expression, notre préoccupation principale est la sécurité des personnes et des manifestants, n’oublions pas qu’il s’agit d’un site industriel« , commente le géant français.
Alors que les militants de Code Rouge accusent Engie d’être « l’entreprise la plus polluante de Belgique », la société souhaite objectiver le débat. « Nous sommes actifs dans la transition énergétique, on s’est fixé comme objectif d’être neutre en carbone d’ici 2045. Depuis 2017, les émissions mondiales de gaz à effet de serre du groupe ont été réduites de 33 %. Et pour la période 2023-2025, on va investir entre 22 et 25 milliards d’euros consacrés aux investissements dans la transition énergétique », rappelle ainsi le groupe.
Quant à la centrale de Flémalle, la société pointe que sa construction est « indispensable pour assurer la sécurité d’approvisionnement, compte-tenu de la présence des intermittences du renouvelable. A terme, elle sera neutre en CO2 car elle brûlera des combustibles verts, de l’hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables et du méthane de synthèse, et sera équipée de capteurs d’émissions CO2. Nous faisons partie de la solution« , estime Engie.
De nouvelles actions en décembre
Code Rouge a notamment pour objectif la sortie des énergies fossiles et veut pointer du doigt la responsabilité de l’industrie fossile et du gouvernement dans la crise climatique et sociale. “Notre message est clair : cette action ne sera pas la dernière. Nous serons sur la route des politiques et des actionnaires face à ces projets destructeurs. Puisqu’il semble clair que des entreprises comme Engie –avec la complicité du gouvernement – mettent leurs propres profits au-dessus des intérêts de toutes et tous, et au-dessus du respect de la planète et du climat. Nous sommes en situation de légitime défense”, poursuit Morgane.
Le mouvement ne compte pas s’arrêter là, et annonce que sa prochaine action publique aura lieu en décembre, à l’occasion de la COP 28.
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