Des demandeurs d'asile assiègent le futur centre de crise
Réquisition d'un bâtiment public pour offrir un hébergement solidaire à la cinquantaine de demandeurs d'asile actuellement sans solution de logement (suite aux expulsions du canal et de l'allée du Kaai), à Bruxelles, lundi 13 mars 2023. BELGA PHOTO HATIM KAGHAT

Crise du logement à Bruxelles: Le secteur immobilier veut suspendre la proposition de régulation des loyers « abusifs »

Le débat sur la régulation des loyers à Bruxelles prend de l’ampleur. Patrons et propriétaires se révoltent contre une proposition de loi qui vise à réguler les loyers « abusifs ».

Huit fédérations de l’immobilier, patronales et de la construction ont exigé mardi la suspension de la mesure avancée par la gauche du parlement bruxellois pour réguler les loyers en s’attaquant à ceux qui sont jugés abusifs. Elles jugent « prématuré » ce dispositif adopté jeudi dernier en commission du Parlement et demandent d’attendre que l’enregistrement des baux, d’application depuis le 1er janvier 2025, fasse son effet.

Jeudi dernier, après plusieurs semaines d’auditions et de débats animés, la commission du Logement du Parlement bruxellois a approuvé, à une courte majorité, cette initiative de la gauche visant à renforcer la lutte contre les loyers abusifs. 

Pour le secteur immobilier, les mesures proposées, qui, sous réserve du vote en plénière, entreront en vigueur en mai, auront l’inverse de l’effet souhaité.

« Renforcer l’application d’une grille des loyers obsolète réduira encore l’offre de logements locatifs, pour finalement renforcer la pression sur le marché du logement« , ont soutenu mardi l’UPSI, Embuild Brussels, le SNPC, CIB, Federia, UCM, Beci et le Voka, dans un communiqué.

Pour le secteur immobilier, en multipliant les obstacles pour les investisseurs, Bruxelles risque de les voir partir ailleurs. Sans eux, la construction de nouveaux logements pourrait stagner encore plus, rendant l’accès à des loyers abordables encore plus utopique.

D’après les huit fédérations précitées, la grille des loyers sur laquelle repose la nouvelle mesure date d’il y a cinq ans. En l’appliquant, près de 50% des nouveaux baux seraient considérés comme des contrats à loyer abusif.

Au Parlement, l’UPSI-BVS, la fédération de la construction et le Syndicat National des Propriétaires et Copropriétaires, ont mis en garde contre les effets à long terme de mesures tendant vers une régulation des loyers.

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