Crise de l’accueil: la liste d’attente s’est réduite à 2.100 personnes
Le nombre de demandeurs d’asile en attente d’une place d’accueil en Belgique s’élève désormais à 2.100, contre 3.000 il y a trois semaines.
La liste d’attente de demandeurs d’asile en attente d’une place d’accueil dans le réseau Fedasil compte actuellement quelque 2.100 personnes, a indiqué mardi la secrétaire d’État à l’Asile, Nicole de Moor, en commission de la Chambre, en réponse à des questions de Simon Moutquin (Ecolo-Groen) et Hervé Rigot (PS).
Il y a trois semaines, un peu moins de 3.000 personnes étaient encore recensées. Selon Mme de Moor, il s’agit là de l’effet des mesures prises pour accélérer les procédures et raccourcir la durée de l’accueil.
Un dispositif d’accueil d’urgence a été mis en place avec la Région bruxelloise qui offre 1.500 places et qui permet de prendre en charge ces personnes sur liste d’attente, essentiellement des hommes seuls puisque les familles avec des mineurs d’âge et les mineurs non accompagnés reçoivent la priorité. Toutes les personnes sur la liste d’attente ne sont toutefois pas sans abri, certaines d’entre elles étant accueillies par des membres de la famille ou des proches.
Les services de l’accueil veillent à attribuer une place en fonction d’un ordre chronologique, c’est-à-dire en commençant par les personnes qui attendent depuis le plus longtemps. Le fait d’avoir bénéficié d’une ordonnance du tribunal du travail de Bruxelles qui a déjà prononcé des milliers de condamnations de l’État belge pour défaut de places d’accueil ne donne donc pas droit à une priorité.
« Un montant historique »
Le nombre de personnes qui arrivent sur le territoire belge est stable pour le moment, a expliqué Mme de Moor. La situation dans les mois qui viennent est difficile à prédire mais le phénomène migratoire connaît des variations saisonnières et la secrétaire d’Etat s’attend à une augmentation durant l’été et en automne.
La Belgique fait face à une crise de l’accueil depuis plusieurs mois. La commission de l’Intérieur a approuvé mercredi l’ajustement du budget 2023 en matière d’asile qui s’élève à plus de 900 millions d’euros (dotation accordée à Fedasil et montant inscrit dans la provision interdépartementale), soit un montant historique qui devra permettre de répondre à cette crise. Le gouvernement cherche à la fois à créer de nouvelles places mais aussi à garder celles qui existent, notamment à Molenbeek, où la commune veut fermer le centre installé par Fedasil dans l’ancien home Sebrecht; à Coxyde, où les autorités locales demandent la fermeture du centre d’accueil pour demandeurs d’asile situé sur l’ancienne base militaire; ou encore à Spa où la commune a voulu réduire la capacité d’un centre Fedasil.
« Nous n’avons pas le luxe de perdre un centre à Molenbeek, Coxyde ou Spa », a dit la secrétaire d’État.