Abus sexuels dans l’Eglise: Rik Torfs optimiste sur le rapport de la commission pontificale, «cela restera un long processus»

Le juriste et docteur en droit canon Rik Torfs a réagi au premier rapport de la commission pontificale pour la protection des mineurs.

Le rapport de la Commission pontificale pour la protection des mineurs publié mardi contient une série de recommandations concrètes sur lesquelles l’Église devra travailler, a réagi le docteur en droit canon Rik Torfs. «Il contient un certain nombre d’avis clairs, qui vont plus loin qu’un simple ‘faites de votre mieux’», souligne le juriste.

Le fait qu’il ait fallu dix ans pour que le rapport soit publié est dû à «de nombreuses difficultés» sur le terrain, selon le spécialiste. «Certaines personnes ont été licenciées au fil des années, les moyens financiers et la transparence étaient insuffisants», poursuit Rik Torfs. «Mais maintenant que le document est là, c’est bien qu’un certain nombre de choses apparaissent au grand jour.»

Pas encore clair pour la Belgique

D’une part, le rapport offre l’opportunité de faire une comparaison entre les pays et, d’autre part, il fournit des recommandations claires à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, au clergé et aux autorités romaines pour s’attaquer au problème des agressions sexuelles sur mineurs. «C’est une bonne chose», note l’ancien recteur de la KULeuven. «Cela oblige le lecteur à aborder le sujet avec attention, ce qui est positif.» La Commission propose ainsi la création de la fonction d’Ombudsman.

Le document encourage aussi une plus grande transparence, une mise à l’écart plus rapide des auteurs d’agressions ainsi qu’une meilleure formation des personnes chargées d’accompagner les victimes.  «Cela va plus loin que simplement dire ‘faites de votre mieux’, ajoute le canoniste. Je pense qu’ils y travailleront à Rome. Les gens sont conscients de la situation, mais cela restera un long processus.» Enfin, les passages du rapport concernant la Belgique et la Conférence épiscopale belge sont formulés «de manière trop vague et trop bureaucratique», juge encore Rik Torfs.

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