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Abus sexuels au sein de l’Eglise: une cinquantaine de plaintes l’an dernier

Une cinquante de plaintes ont été déposées pour des cas de violences sexuelles au sein de l’Eglise l’an dernier. La majorité des victimes sont des hommes, mineurs à l’époque des faits.

Près d’une cinquantaine de plaintes (47) ont été déposées pour des cas de violences sexuelles au sein de l’Église entre le 1er juillet 2022 et le 30 juin 2023, ressort-il des dernières données communiquées mardi par la Conférence des Évêques de Belgique. Cela porte à 764 le nombre total de plaintes depuis la création des points de contact de l’Église en 2012 et jusqu’à 1.392 signalements si l’on inclut les dénonciations recensées par la Commission d’arbitrage.

Les plaintes francophones représentaient 66% du nombre total de plaintes, contre 34% dans le nord du pays. « Alors que la proportion était auparavant d’environ 80% pour les néerlandophones et 20% pour les francophones, la majorité des plaintes proviennent désormais de la partie francophone du pays. Il se pourrait donc que les problèmes découverts en France aient joué un rôle de catalyseur », analyse la Conférence des Évêques.

Dans la majeure partie des cas recensés entre le 1er juillet 2022 et le 30 juin 2023, c’est la victime elle-même qui a dénoncé les comportements sexuels transgressifs. Trente-six victimes (soit 77%) avaient plus de 40 ans au moment du dépôt de la plainte et 27 (soit 57%) étaient des hommes. Parmi les auteurs de violences, la quasi-totalité était des hommes.

Au moment des faits, 32 (68%) des victimes avaient moins de 18 ans et cinq victimes (11%) même moins de 10 ans. Trente des faits signalés (soit 64%) datent d’il y a plus de 30 ans et 21 de ces faits (soit 45%) de plus de 40 ans. Au moment de la communication, 57% des abuseurs étaient déjà décédés. Ce qui explique le « faible taux de renvoi à la justice« , soulignent les Évêques de Belgique. Les agresseurs étaient des prêtres ou des religieux, à l’exception de deux agents pastoraux et d’une personne responsable d’une institution chrétienne.

Environ la moitié des victimes ont été indemnisées financièrement à leur demande. Le montant d’indemnisation se situe entre 2.500 et 25.000 euros. D’autres attentes ou mesures de réparation sont également possibles, comme un entretien en guise de reconnaissance (plus de 80%), une rencontre avec un responsable du diocèse ou de la congrégation concernée, ou une demande d’accompagnement.

Les évêques encouragent la prise de parole

Les évêques de Belgique invitent les victimes qui « souffrent encore en silence » à se manifester. « Certaines choisissent parfois de se taire très longtemps afin de survivre ou de ne pas alourdir leurs relations. Mais le silence peut devenir dévastateur quand on refoule ce qui doit être révélé en vue d’une reconstruction et d’une possible guérison », mettent-ils en avant. « Prendre la responsabilité de signaler les faits en temps utile permet d’éviter d’autres injustices pour des victimes potentielles », soulignent-ils.

L’Église catholique en Belgique a mis en place, en 2012, des antennes locales pour les violences sexuelles dans le cadre d’une relation pastorale afin de reconnaître la souffrance des victimes, d’une part et, en concertation avec elles, de parvenir à des mesures de réparation appropriées pour des faits prescrits ou des faits qui ne peuvent pas être suffisamment prouvés devant les tribunaux, mais qui sont toutefois suffisamment crédibles pour le point de contact de l’Église, d’autre part.

Le point d’information central est joignable au 02/507.05.93 ou via email : info.abus@catho.be.

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