Flambée de grippe aviaire: que craindre en Belgique ?
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a sorti ce mardi un rapport sur les chiffres en hausse de la grippe aviaire. La conclusion ? L’Europe connaît depuis plus d’un an l’épidémie « la plus dévastatrice » jamais observée sur son sol. Qu’en est-il en Belgique ? Réponse avec Aline Van Den Broeck, porte-parole de l’AFSCA.
Cinquante millions d’oiseaux euthanasiés et plus de 2.500 foyers détectés dans les fermes parmi les trente-sept pays européens affectés entre octobre 2021 et septembre 2022. Voilà le bilan annoncé par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et le laboratoire de référence de l’Union européenne dans leur dernier rapport.
Une situation alarmante, qui considère la grippe aviaire comme l’épidémie « la plus dévastatrice » de l’histoire de l’Europe. Mais si une explication scientifique précise n’a pas encore été trouvée, il est cependant possible de comprendre un peu plus ce phénomène en prenant en compte une suite de petites causes. « Comme tout virus, la grippe aviaire évolue au fil du temps. Ici, il est devenu hautement pathogène et il circule très activement dans la faune sauvage. Quand on combine ces deux paramètres, ça fait effet boule de neige », indique la porte-parole de l’AFSCA, Aline Van Den Broeck.
Particulièrement actifs à proximité des sources d’eau, les oiseaux sauvages porteurs du virus utilisent les corridors lors de la migration et apportent ainsi la grippe aviaire dans le nord-ouest de l’Europe, y compris donc en Belgique. « Il est partout en Europe et il est clairement important en Belgique. Mais on n’est pas plus préservé ni plus touché que les autres », tempère Aline Van Den Broeck.
Quelle conséquence pour le consommateur ?
Si des pays comme les Pays-bas sont particulièrement touchés, notamment en raison de leur plus grand nombre d’exploitations en plein air, plus de risques, la Belgique n’est pas non plus en reste. Entre le 1er décembre 2021 et le 2 décembre 2022, 205 cas ont été détectés dans les fermes belges.
Y a-t-il un risque pour autant pour les consommateurs ? Non, selon l’AFSCA. « Le virus de la grippe aviaire présente des risques extrêmement faibles pour la santé humaine. Donc pas d’inquiétude au niveau de la santé ».
Mais qu’en est-il dans les supermarchés ? S’il n’y pas de pénurie à craindre, la situation actuelle pourrait devenir problématique si le phénomène continue de grandir. « A plus long terme, cela pourrait être une conséquence. Il ne faut pas parler de pénurie, mais plutôt d’un risque de diminution en œufs et en viande, si la situation perdure ».
Mais s’il n’y a, a priori, pas de problème du côté du consommateur, ce n’est pas forcément le cas pour les éleveurs. A ce jour, aucun vaccin n’a encore été trouvé pour stopper l’épidémie. Des discussions à l’échelle européenne sont en cours et des tests sont prévus dans les mois prochains en France et au Pays-Bas. Pour l’AFSCA, si un vaccin peut être un outil supplémentaire pour aider à la prévention, « ce n’est pas non plus le Saint Graal ».
A ce jour, pour endiguer l’épidémie, la réflexion devrait plutôt se faire autour des méthodes d’élevage. « La plus grosse crainte serait qu’éventuellement, ça devienne de plus en plus compliqué d’avoir des élevages en plein air. Ces éleveurs sont constamment exposés à ce risque, au risque d’euthanasier leur volaille. La méthode de l’élevage en plein air sera-t-il tenable à long terme ? C’est peut-être ça le plus gros risque à se poser pour l’avenir », conclut Aline Van Den Broeck.
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