Les médecins qui prescrivent trop d’antibiotiques seront sanctionnés
Tous les médecins généralistes ayant prescrit des antibiotiques à leurs patients au cours des cinq dernières années ont reçu cette semaine une lettre de l’Inami, l’organisme d’assurance maladie, dans leur boîte aux lettres.
Ce courrier leur indique la fréquence à laquelle ils ont prescrit ces médicaments et s’ils ont respecté les directives en la matière, rapporte samedi De Standaard.
Cette lettre n’est qu’une première étape. Les médecins qui, dans un an, prendront encore trop souvent leur carnet d’ordonnances pour prescrire des antibiotiques devront s’en expliquer. Ceux qui ne pourront pas fournir d’explications valables risquent une sanction officielle, pouvant aller d’un avertissement au remboursement des antibiotiques prescrits à tort. Si la faute est intentionnelle, ces médecins risquent une amende.
L’Inami veut ainsi confronter les médecins généralistes à leur comportement en matière de prescription et a élaboré trois indicateurs à cet effet. L’organisme d’assurance-maladie va examiner s’ils prescrivent trop d’antibiotiques, à quelle fréquence ils en proposent des classiques et la fréquence du recours à des antibiotiques non recommandés.
Selon des statistiques de 2019, les médecins généralistes belges prescrivent en moyenne des antibiotiques sept fois sur dix personnes examinées. D’ici 2025, ce chiffre doit diminuer de 43%.
Cette mesure est indispensable, car les conséquences de l’utilisation des antibiotiques ne sont pas négligeables : chaque année, plus de 35.000 personnes en Europe meurent d’une infection causée par une bactérie résistante aux antibiotiques. L’impact sanitaire en Europe d’une telle résistance est donc aussi important que celui de la grippe, de la tuberculose et du VIH/sida réunis.