La Vivaldi intensifie la lutte contre le tabac: voici les nouvelles mesures

Le conseil des ministres a approuvé une série de nouvelles mesures afin de lutter contre le tabagisme et le lobby du tabac, a expliqué le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Frank Vandenbroucke. Les nouvelles mesures englobent l’interdiction d’exposer des produits du tabac, la réduction des points de vente, une hausse des taxes ou encore un renforcement des contrôles. La cigarette sera aussi bannie de lieux publics supplémentaires fréquentés par les plus jeunes.

Selon la Fondation contre le Cancer, 24% de la population belge fume, dont 19% quotidiennement malgré le danger pour la santé. En Belgique, quelque 14.000 personnes meurent du tabagisme chaque année et environ 300.000 souffrent de maladies liées au tabac.

Le gouvernement fédéral a donc décidé d’intensifier la lutte contre le tabagisme et le lobby du tabac au cours des prochains mois, afin de tendre vers « une génération sans tabac ». Les nouvelles mesures visent à motiver les consommateurs à arrêter de fumer mais aussi à en dissuader le reste de la population. Le tabagisme est l’une des principales causes de maladies et/ou de décès évitables en Belgique, souligne le ministre Frank Vandenbroucke. « C’est pourquoi nous augmentons les obstacles les uns après les autres, afin d’empêcher le lobby du tabac de commercialiser ses produits nocifs pour la santé. Nous voulons créer une génération sans tabac et, pour protéger la santé des enfants, nous voulons limiter au maximum les possibilités de contact avec les produits du tabac. »

Plus cher

À partir du 1er janvier 2025, il sera notamment interdit d’exposer du tabac de manière visible dans les magasins. Les produits devront être placés dans une pièce séparée ou rangés dans un tiroir ou une armoire. Les points de vente temporaires, comme les festivals, ne seront plus non plus autorisés à en proposer à partir de 2025, tandis que l’interdiction de la vente dans les supermarchés de plus de 400 m2 est avancée au 1er juillet 2025, au lieu du 1er janvier 2028. Les établissements horeca pourront continuer à vendre du tabac et les espaces fumeurs resteront autorisés mais leur accès sera interdit aux mineurs.

Un élargissement de la liste des lieux publics où il est interdit de fumer entrera aussi en vigueur à partir du 1er janvier 2025. La cigarette sera bannie dans un périmètre de 10 mètres à l’entrée et à la sortie des établissements de soins, d’accueil et d’enseignement, ainsi que des bibliothèques publiques.

Les prix des cigarettes, du tabac à rouler et des cigarettes électroniques augmenteront par ailleurs le 1er janvier prochain. Pour un paquet de cigarettes, le prix augmenterait d’environ 2 euros (quelque 25% de hausse, en fonction du prix fixé par le fabriquant), détaille le ministre. Une accise de 0,15 euro par ml est également instaurée pour les cigarettes électroniques.

Le gouvernement a par ailleurs approuvé une vaste campagne de contrôle du respect de la législation l’année prochaine, avec la possibilité de procéder à la fermeture d’établissements en cas d’infraction.

« De la pure hypocrisie »

La fédération du commerce Comeos estime que le nouveau plan anti-tabac est « de la pure hypocrisie« . Comeos dénonce, dans un communiqué, l’interdiction de la vente de tabac dans les supermarchés de plus de 400 mètres carrés, en vigueur dès le 1er juillet 2025. « Soit le tabagisme est nuisible à la santé et la vente est interdite, soit vous l’autorisez. Mais dire que c’est autorisé dans ce magasin et pas dans l’autre, c’est absurde. Le ministre Vandenbroucke pense-t-il qu’un paquet de cigarettes acheté au supermarché est plus nocif que celui acheté au magasin du coin? », s’insurge Dominique Michel, CEO de Comeos.

Ce dernier pointe également la problématique des achats transfrontaliers et estime que cette mesure sera de nature à « encourager davantage » ce type d’achats. La fédération du commerce déplore en outre que le gouvernement intervienne « de plus en plus » dans la gestion des entreprises. Elle cite, notamment, l’exemption de certificat médical pour les absences d’un jour (trois fois par an) au sein des grandes entreprises ainsi que les sanctions visant les employés en congés maladie de longue durée.

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